Ambohitrimanjaka : Avancée des négociations entre l’État et la population


Des garanties. C’est ce que les habitants des localités concernées par le projet Tanà-Masoandro, ont requis des émissaires dépêchés par Andry Rajoelina, président de la République. Pour désamorcer la résistance face à la concrétisation de l’édification de la nouvelle ville à Ambohitri­manjaka, entre autres, une délégation de la présidence de la République a engagé le dialogue avec des représentants des habitants, hier. « Les habitants ont affirmé qu’ils ne fermaient pas la porte aux discussions. Ils requièrent des garanties sur l’issue des discussions, particulièrement, concernant leur avenir lorsqu’ils quitteront les lieux », avance Rinah Rakotomanga, directrice de la communication de la présidence de la République, dans une publication sur sa page Facebook, hier. Ayant fait partie de la délégation qui s’est rendue à Ambohitrimanjaka, la directrice Rakotomanga rapporte que cette demande de garantie concernerait surtout, « les agriculteurs non-propriétaires des terres, les éleveurs et les pisciculteurs ». Dans sa publication, elle souligne, notamment, « la garantie a été donnée que personne ne sera amenée à quitter ses terres et son habitation et que le projet ne démarrera pas », sans accord, ni sans allocation des indemnités dans les règles de l’art. La directrice de la communication de la présidence bétonne les propos de Pierre Holder Ramaholimasy, directeur des affaires politiques de cette même institution. Parmi les émissaires présidentiels, l’ancien ministre de la Fonction publique a affirmé devant la presse, à Ambohitrimanjaka, « le Président de la République assure qu’il n’y aura pas un m² de terre remblayé sans un accord clair et précis ». Rectifier le tir Outre Ambohitrimanjaka, une partie des localités d’Ambohidrapeto, Ankadi­manga, Mahitsy Firasana et Fiombonana sont, aussi, phagocytées par le projet de construction d’une nouvelle ville. À entendre les interventions d’hier, des réticences au projet Tanà-Masoandro ont été affirmées dans l’assistance, bien que la volonté étatique d’engager le dialogue ait été bien accueillie. « Le projet en soi n’est pas mauvais, mais il faudrait revoir le lieu où il sera mis en œuvre. Nous suggérons le terrain qui se situe au nord d’Ampangabe et au sud d’Ambohimanoa. Ce lieu ira très bien pour l’édification de la nouvelle ville. Il s’agit d’autant plus, d’un terrain domanial qu’il suffit juste de terrasser », a suggéré, Dieudonné Randriamanana, un habitant de Mahitsy Firaisana. D’autres ont mis en avant les valeurs culturelles des rizières d’Ambohitrimanjaka. Autant Pierre Holder Ramaholimasy, face à la presse que Rinah Rako­tomana, dans sa publication sur les réseaux sociaux, tous deux concèdent que les premières approches faites à l’endroit des habitants des sites concernés par Tanà-Masoandro, ont été mala­droites. Les émissaires du chef de l’État ont, de prime abord, eu pour mission de rectifier le tir et de rassurer leurs interlocuteurs. Dans la liste des garanties énumérées par la directrice de la communication de la présidence de la République figure, notamment, la confection d’un « plan social de réinsertion ». Selon Rinah Rakoto­manga, « les desiderata de chaque personne touchée par le projet seront pris en compte », dans le cadre de ce plan social de réinsertion. Elle ajoute que l’État serait, également, prêt à mettre à la disposition des agriculteurs qui souhaitent continuer leurs activités des terrains « deux ou trois fois plus grande », que leur propriété actuelle, en sus des indemnisations. Le fait que les habitants des localités touchées par Tanà-Masoandro seraient parmi les bénéficiaires prioritaires des logements sociaux qui y seront construits est, également, soulevé dans la publication de la directrice Rakotomanga. Après un épisode de contestation violente, jeudi, la présidence et les habitants ont donc, répondus favorablement aux multiples appels au dialogue. La quête de consensus n’en est, toutefois, qu’à ses débuts. Le directeur des affaires politiques de la présidence a affirmé qu’il n’y avait pas de deadline préétabli à la conclusion des discussions. Plusieurs courants d’intérêts sont, en effet, à prendre en compte. Un accord de non-agression a, néanmoins, été conclu, hier, en échange du retrait des lieux des éléments de la gendarmerie nationale.  
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