Chauve qui peut


Débats de caniveau. C’est le moins que l’on puisse dire. L’actualité est dominée depuis trois semaines par des histoires du bas ventre qui me t en cause un couple de ministre et un article. Une histoire tout à fait privée mise à profit par la presse et les réseaux sociaux pour le règlement d’un compte non soldé au détour d’une rancune tenace. Et on en fait tout un plat, on le mange à toutes les sauces, on le conjugue à tous les temps. Et tout le monde se dit outré par l’acharnement contre les acteurs mais on s’arrache les canards qui en parlent. Et depuis hier c’est une autre imbécilité qui a pris le train en marche quand un écervelé s’en est prix aux cheveux bouclés, crépus ou curly d’une enfant révélée par un message spontané de la lutte contre le coronavirus il y a quelques mois. Des commentaires déplacés assortis de propos tribalistes et racistes. Les réseaux sociaux se sont bien évidemment enflammés contre cet énergumène qui croyait avoir agi dans l’anonymat et la confidentialité. Son identité est tout de suite affichée en boucle sur les réseaux sociaux avec une indignation générale. Ailleurs les propos racistes, les discriminations raciales sont passibles de fortes amendes ou de peine de prison. Pour avoir fait des cris de singe, lors du match éliminatoire du Mondial 2022 face à l’Angleterre, l’équipe de Hongrie a payé cash le comportement de ses supporters avec de lourdes sanctions infligées par l’UEFA. Les autorités doivent agir et sévir pour l’exemple. Les réseaux sociaux ne doivent pas être un terrain pour semer la haine et toutes les bêtises humaines. Juger quelqu’un par l’état de ses cheveux nous ramène à plusieurs siècles en arrière ou le statut social d’un citoyen se lisait à travers la couleur de sa peau, la nature de ses cheveux sans tenir de ce qu’auraient pu être ses origines. C’est absolument révoltant mais on se laisse embarquer par un idiot et on oublie les vrais débats. Tout le monde semble désormais conditionné par le buzz de la semaine et se laisse focaliser par des sujets futiles alors que le fonds souverain, la refonte de la Ceni, la liste électorale, la réouverture des frontières, la rentrée universitaire, la hausse des prix, la loi des finance s 2022… sont des sujets qui méritent que les citoyens s’y intéressent. C’est peut-être un cheveu dans la soupe face à la préoccupation de la majorité active sur les réseaux sociaux. À moins qu’il s’agisse d’une fuite en avant, d’un dérivatif face aux vrais problèmes, aux vrais enjeux. Un chauve qui peut général.
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