Sécurité - La police veut redorer son blason


Le coup d’envoi de la célébration du 60e anniversaire de la police nationale a été donné, hier. Le challenge principal est la reconquête de la confiance de la population. Protéger et servir. Ce sont les mots d'ordre du thème de la célébration du 60e anniversaire de la police nationale. Des mots qui résument la mission et la vocation de ce corps. Des mots d’ordre autour desquels s’articulent les actions policières pour reconquérir la confiance de la population. Comme les autres entités au sein du système de sécurité, la police nationale souffre d’une crise de confiance de la part de la population. En cause, les faits de corruption, abus et exactions qui ont fortement entaché son image. La police veut alors marquer le coup pour ses 60 ans et renverser définitivement cette tendance. Cela passe par un retour aux fondamentaux. « Se rapprocher davantage de la population à travers sa mission principale, à savoir, protéger et servir. Tout cela est entrepris afin de réinstaurer la confiance de la population envers la police nationale », est l’objectif affirmé, hier, à Antanimora. Ce rendez-vous a été l’occasion pour le contrôleur général de police Fanomezantsoa Randriana­rison, ministre de la Sécurité publique, d’expliquer le dérou­lement des célébrations. « Le but est que la population puisse percevoir concrètement la contribution du travail de la police nationale dans leur bien-être au quotidien », soutient le contrôleur général de police. Dans sa quête de réhabilitation de son image, des journées de réflexion figurent au programme des événements pour marquer la célébration du 60e anniversaire de la police nationale. Il s’agira d'évaluer les améliorations à faire pour garder la dynamique de reconquête de la confiance du public. Traduction en acte Des portes ouvertes et des expositions se tiendront, également, dans toutes les directions régionales et les commissariats du pays. « L’objectif est de faire connaître à la population les missions, la structure, l’organisation et la raison d'être de la police nationale », soutient le ministre de la Sécurité publique. À l’entendre, ce changement d’attitude doit, également, être perceptible dans les actions. Prévention et proactivité doivent être des principes de travail à assimiler. La célébration des 60 ans de la police sera, par ailleurs, marquée par une série d’inau­gurations de ses nouvelles directions régionales et de nouveaux commissariats dans les districts. Une matérialisation de l’objectif de rapprochement de la population. Dans les actes, ce redéploiement devra permettre plus de célérité dans les interventions. La police devrait bénéficier d’un renfort de quatre mille éléments d’ici l'année prochaine. Depuis plusieurs mois, la police s’emploie à traduire en acte les mots « protéger et servir ». Outre la lutte contre l'insécurité, elle multiplie les actions citoyennes pour redorer son blason. « Ces actions ne sont pas justes pour se montrer. Assister la population est désormais une partie importante de la mission quotidienne de la police », affirme le ministre Randrianarison. Briser les appréhensions et la perception négative d’une grande partie de la population vis-à-vis de la police n’est, toutefois, pas une mince affaire. Un simple acte de corruption sur les routes, une exaction dans une intervention, ou encore, une intervention tardive en réponse à une alerte suffisent à briser les efforts de réhabilitation de son image. Avec les réseaux sociaux, aucun faux-pas n'échappe aux réprimandes sévères du public. « Nous n'hésitons pas à sanctionner, bien que cela ne soit pas toujours rendu public. Les sanctions sont sévères. Malheureusement, il y a toujours des éléments déviants qui n’en font qu’à leur tête. Mais nous gardons le cap pour rétablir l’image de la police », confie le contrôleur général de police Jose Andrianasolo Rajaona­rison, coordonnateur de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), en marge de la conférence de presse d’hier.
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