Changement climatique - Les sources d’eau se tarissent


Il est de plus en plus difficile de s’approvisionner en eau dans les sources d’eau naturelle, en cette saison d’hiver. Elles tarissent, progressivement. L’eau boueuse et certainement infectée de la rivière d’Ikopa, est celle que les habitants de la digue à Mahitsy Ambany Ambohitrimanjaka boivent et utilisent, quotidiennement, pour préparer leurs repas, nettoyer la vaisselle, se laver, et faire leur lessive. Les sources d’eau tarissent dans cette zone. « J’ai cuit les feuilles de manioc pilées et le riz que vous voyez-là, avec cette eau de la rivière que j’ai cherchée la veille. Nous sommes obligés de l’utiliser car les puits sont loin et presque asséchés, chez nous », témoigne Malala Martine Rasoafara, une habitante de la digue, vendredi. Ceux qui utilisent cette eau polluée ont l’habitude d’y verser quelques gouttes de Sur’Eau et des morceaux d’« alamo » et la laisse reposer toute la nuit pour espérer que les impuretés s’accumulent au fond du récipient. Marie Louise Soarinarivo, sa voisine, préfère parcourir un peu plus d’un kilomètre et payer 200 ariary pour remplir deux bidons de 20 litres dans un puits à Ambohitri­manjaka, plutôt que d’utiliser l’eau de la rivière. « Chercher de l’eau est toute une épreuve chez nous, vu que les sources d’eau se tarissent. Mais il vaut mieux cela que tomber malade. Toutes sortes d’impuretés y circulent, à savoir, des cadavres, des excréments et d’autres déchets », lance-t-elle, consciente des méfaits des eaux polluées sur la santé. Étiage Cela fait cinq ans que ce tarissement des sources d’eau se fait sentir dans cette zone, selon une trentenaire qui y a vécu toute sa vie. « Nous n’avons pas connu ce problème, auparavant », indique-t-elle. La plupart des puits qui se trouvent en hauteur dans la région d’Analamanga, comme à Alasora, à Ambohi­manga­kely, et à Ambohi­malaza, sont épuisés, actuellement. Ce problème d’eau affecte, évidemment, le domaine de l’agriculture, notamment, la culture rizicole. « La récolte baisse car, souvent, il n’y a pas d’eau au moment où la plante en a le plus besoin », cite comme exemple Céléstin Rafano­mezantsoa, un paysan à Anosibe Zaivola. C’est l’un des impacts du changement climatique. « Nous avons constaté une légère baisse de la pluviométrie. Par ailleurs, les pluies sont mal réparties. La quantité attendue en un mois peut tomber en une seule journée », informe Anzela Mamiarisoa Ramaro­sandratana, chef de service des Adaptations aux techniques de pointes auprès de la direction générale de la Météorologie, hier. Le chef de service en hydrologie auprès de ce département, Herinjanahary Ralaiarinoro, explique que, dans ce cas, « la recharge de la nappe phréatique n’est pas assurée. Avec une quantité importante d’eau de pluie en une courte période, le sol est saturé, et elle n’a pas le temps de s’infiltrer ». Le niveau de l’eau risque encore de baisser jusqu’au mois de novembre, période de l’étiage, « s’il n’y a pas de précipitation d’ici là ». Il n’y a que les méthodes d’adaptation comme solution à court terme, comme la culture d’adaptation au climat, selon Anzela Mamiarisoa Ramaro­sandratana. Cette technicienne recommande des échanges au niveau de tous les secteurs pour se projeter sur les solutions à long terme. « Il faut agir pour éviter le réchauffement climatique ».  
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