Vol de bœufs - La chasse aux dahalo fait quatre mille morts


Quatre mille personnes ont perdu la vie dans des accrochages opposant les dahalo aux gendarmes. Tel est l’hécatombe de ces cinq dernières années dans le pays. C’est le carnage. Quatre mille personnes, équivalentes à tous les habitants d’une commune, ont trouvé la mort dans de véritables chasses aux dahalo opérées à Madagascar. Tel est le bilan officiel pouvant être enregistré durant ces cinq dernières années, au niveau de la gendarmerie nationale, comme l’a fait savoir le colonel Ravoavy Zafisambatra, directeur de sécurité et de renseignement (DSR), hier au camp du colonel Ratsimandrava. Ces pertes massives de vie humaine ont été constatées suite au vol de bœufs qui ne semble pas prêt de s’arrêter, vu sa recrudescence de ces derniers mois. Parmi les victimes, neuf cents sont des civils, cent des membres des forces de l’ordre et le reste, des dahalo. L’hécatombe a été suivie d’arrestations des voleurs de zébus dont le nombre porte jusqu’à trois mille hommes. Ces derniers ont été soumis à une enquête judiciaire et traduits devant le parquet. Pour l’instant, aucune statistique relative à leur placement sous mandat de dépôt et libération provisoire n’est disponible auprès des tribunaux de première instance (TPI). Pour l’année précédente, vingt-cinq mille individus arrêtés pour vol de bétail ont été présentés au juge. Ils ont été impliqués dans la disparition de trente mille têtes de zébus en 2017. Changement de tactique L’engagement d’hélicoptères et le déploiement des renforts dans les zones considérées rouges, à savoir la région de Bongolava, Menabe, Boeny, Alaotra Mangoro, Sofia, Haute Matsiatra, Amoron’i Mania et Atsimo Andrefana ont été faits. Six mois se sont déjà écoulés. L’invasion des dahalo ne cesse apparemment de s’aggraver et de prendre une proportion alarmante presque dans toutes les vingt-deux régions de la Grande île. Pour y faire face, la gendarmerie mobilise à présent les citoyens pour lutter ensemble contre cette insécurité grandissante. «Les élus, les citoyens, les forces de l’ordre, les organisations et tous ceux qui se sentent être victimes sont incités à prendre leur responsabilité», a évoqué le colonel Ravoavy. Autre­ment, le nombre de morts augmentera encore, selon lui, et il leur faut une participation communautaire. Il arrivait parfois que le vol de bœufs vire à une guerre clanique, occasionnant des morts et des blessés. La nouvelle stratégie permettant d’endiguer ce fléau repose alors sur la volonté et la conviction de tout un chacun pour quitter cette pratique.
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