Le moral dans les chaussettes


Une question dont on connaît déjà la réponse. La crise économique qui empire chaque jour davantage placé sous le sceau du confinement partiel, a-t-elle déjà fait plus de victimes que le Covid-19 lui-même? Et il ne faudra pas compter sur les fraîcheurs apportées par la loi de finances rectificative, LFR, pour espérer un vrai Plan de relance de l’économie. Déjà, la Banque centrale a pris les devants en soulignant les traits essentiels du cadrage macro-économique, post-coronavirus, dans sa dernière note sur la politique monétaire. Des déductions qui ont confirmé ce que tout le monde redoute: une catastrophe économique doublée d’un krach financier. Ainsi, selon les prévisions réalistes de la Banque centrale, et dans les meilleurs des cas, car aucun calendrier fiable sur la « faim du confinement », n’est encore établi eu égard à la persistance des cas nouveaux de contaminés par les germes du mal, le taux de croissance de l’économie en termes réel du Produit intérieur brut, PIB, passerait de 5,5% comme prévu à 1,2%. Avec un taux d’inflation estimatif, en glissement annuel de 7,2%, cela signifierait un recul net de plusieurs points en dessous de zéro. Ce qui devrait accélérer la paupérisation globale de la population. Effet déjà ressenti et constaté durant la distribution et la perception des composantes du Plan d’urgence sociale. « Tsena Mora », « VatsyTsinjo » et « Tosika Fameno » ont généré des « foules-contacts » propices et bénéfiques à la propagation du Covid-19. Le gouvernement a donc privilégié les aides financières et vivres destinés aux couches sociales les plus exposées aux conséquences pouvant être meurtrières à la pandémie. Ce qui fait craindre le pire aux dirigeants d’entreprises, créatrices d’emplois et de richesses. Au contraire de la stratégie de guerre adoptée par les autorités mauriciennes. Elles ont mis le paquet des appuis financiers aux acteurs de l’économie réelle. Une option rendue possible par le niveau de vie plus élevé des Mauriciens par rapport à celui de la majorité des Malgaches. Mais avec un taux de pression fiscale de 8,9%, ramené au PIB, sur une projection de 11%, l’État malgache aurait à peine de quoi faire tourner la machine administrative, à payer le salaire des fonctionnaires et la maigre pension des retraités.Un déficit budgétaire de 5,7%, toujours rapporté au PIB, serait prévisible. Au bout du compte, l’État n’aurait pas assez de liquidités pour venir au chevet des secteurs à l’agonie. Comme les multiples activités greffées au tourisme, et l’industrie du textile. Les appels à l’aide se multiplient dans l’attente des miracles à l’approche de la présentation de la LFR devant les députés et les sénateurs. Des parlementaires qui entendent et attendent des bilans détaillés sur les ventilations des 444 millions de dollars des bailleurs de fonds, devant être affectés aux actions de lutte anti-coronavirus. Ce qui fait dire à l’un d’eux qu’aucune modification ne devrait être au Budget initial pour 2020. Un raisonnement simpliste peut-être, mais ne manquant de bon sens de la part d’un habitué des mains levées pour tout adopter sans amendement.
Plus récente Plus ancienne