Gouvernement - Assemblée nationale : Des face-à-face musclés en perspective


Le gouvernement et l’Assemblée nationale vont en découdre durant près de dix jours. Le coup d’envoi sera une séance de question-réponse, suivi d’une cascade de présentation de rapport d’activité des ministres. Rappel des priorités. Tel pourrait être le fil conducteur des séances de face-à-face entre le gouvernement et l’Assemblée nationale qui démarreront, mardi. L’ordre du jour de la Chambre basse adoptée, mercredi, prévoit près d’une dizaine de jours de rencontre entre les députés et l’équipe gouvernementale. « Nous sommes tout à fait conscients que le gouvernement est focalisé sur la lutte contre le coronavirus. Que la majorité des ministres n’auront pas d’activité concrète à rapporter. Seulement, ce sera surtout l’occasion pour les députés de rappeler les priorités, d’interpeller sur des problèmes et dysfonctionnements constatés par eux dans leurs circonscriptions et qui semblent occultés », confie un membre du bureau permanent de la Chambre basse. Les hostilités démarreront par une séance de questions des députés et réponses du gouvernement, mardi. À l’instar des précédents rendez-vous du genre, le public pourrait s’attendre à une cascade de doléance et d’épanchement. « Ce sera effectivement l’occasion de rappeler que Madagascar n’est pas juste les régions confinées. Il y a aussi des problèmes qu’il faut résoudre dans mon district et c’est pareil ailleurs », se défend, un élu contacté. Tout comme la séance de question-réponse, la présentation du rapport d’exécution de son programme par le gouvernement devant l’Assemblée nationale, est une prescription constitutionnelle. Selon la Loi fondamentale, elle se tient au début de chaque première session ordinaire. À commencer par le Premier ministre, le 28 mai, les membres de l’équipe gouvernementale se relaieront devant les députés, jusqu’au 9 juin. Abus et corruption « La présentation [du rapport] sera suivie d’un débat portant sur les résultats des actions du gouvernement et l’évaluation des politiques publiques », ajoute la Constitution. Outre les difficultés économiques et sociales rencontrées par « leurs électeurs », des députés compteraient souligner « des faits d’abus et de corruption, perpétrés par des responsables déconcentrés, surtout depuis le début de l’état d’urgence sanitaire », affirme le membre du bureau permanent. Un élu peste qu’« il y a une déconnection entre l’État central et ses responsables locaux». L’insécurité serait aussi, au centre des interventions des députés, selon les chuchotements entendus dans les couloirs. La séance du 28 mai semble être spécialement aménagée afin que les débats se concentrent sur la conduite de la Politique générale de l’État et le volet sécuritaire. Le Premier ministre, le ministre de la Défense nationale, celui, de la Justice, le ministre de la Sécurité publique et le secrétaire d’État à la gendarmerie nationale se succéderont à la barre de l’Assemblée nationale. Les députés d’opposition compteraient mettre l’accent sur la transparence sur les fonds injectés dans la lutte contre le Covid-19. Des ministres pourraient n’avoir que leur bilan dans cette guerre épidémiologique à défendre devant la Chambre basse. Du côté du gouvernement, en effet, certains départements auront des difficultés à présenter un rapport d’activité consistant et convaincant. L’effectif actuel du gouvernement a été nommé le 29 janvier. Après un mois et demi de rodage, il a du faire face au coronavirus. Des voix regrettent que « des ministres soient obnubilés par les gesticulations sur terrain au point d’oublier les attributions premières liées à leur département ». Happés par la distri­bution de cache-bouches et d’aides sociales, ainsi que les tournées anti-coronavirus, des ministres semblent effectivement, oublier leur mission première. Des projets en cours sous la tutelle de quelques départements, connaîtraient des ralentissements. Le Plan émergence de Madagascar (PEM) est toujours attendu. La pandémie chamboule effectivement plusieurs prévisions. Plus qu’un rapport d’activité, les prochaines rencontres entre les ministres et les députés pourraient servir d’annonce à des projets futurs. Surtout qu’actuellement, plusieurs s’inter­rogent sur comment l’État compte procéder pour se relever de cette crise sanitaire.
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