Produits et denrées - Achats agités par crainte du confinement


72 heures après l’annonce des trois cas de coronavirus à Madagascar, les consommateurs continuent de s’approvisionner en PPN, produits pétroliers, médicaments. Pour éviter de sortir. La hausse spéculative des condiments tels l’ail ou le gingembre et même le citron n’atténuent pas l’affluence maximale des consommateurs dans les marchés de quartier et les grandes surfaces. En dehors de ces antiviraux naturels proposés en protection du système immunitaire, le carburant ainsi que les PPN menacent de pénurie sur le circuit commercial accessible. Dès vendredi et samedi, des stations-service à Ampasika comme à Ambohijatovo ont affiché vide. Le ravitaillement se met de nouveau en cours. Selon un agent pompiste auprès d’une station-service, « l’autorité étatique de régulation du commerce d’hydrocarbures a annoncé officiellement que les stocks ne sont pas du tout en rupture. Une surconsommation à la pompe a marqué le week-end. Le carburant à consommer sur une durée de vingt-jours est pris d’assaut par le maximum de consommateurs en 24heures. Une chute de la consommation sera perceptible ensuite dès lors que chaque consommateur dispose en avance d’une énorme quantité de carburant dont la consommation va prendre du temps ». Tous les PPN sont raflés dans les épiceries dont une, localisée à Ankazotokana Ambanidia, dans le IIème arrondissement de la capitale, a fermé ses portes dimanche ayant réussi à écouler en temps record les produits mis en vente.Depuis le week-end, le riz reste le produit le plus convoité. Mesurage et ration La ministre en charge du commerce, Lantosoa Rakotomalala, a lancé lors de la journée mondiale de la consommation, la traque contre la falsification des unités et moyens de mesurage des marchandises. S’en est suivie une opération répressive sur le terrain, mais qui a été largement bravée et surpassée par les commerçants spéculateurs, juste quelques jours après. Ces derniers, et même une pharmacie de la capitale, n’ont pas caché des prix exorbitants. À Analakely et Ambodifilao, le mesurage par kapoka et par kilo des grains secs et tubercules, n’a pas empêché une vente totale des produits à disposition des consommateurs. « Le chiffre d’affaires d’une semaine est réalisé en 24 heures», affirme un boucher à Analakely samedi. Il a quintuplé ses commandes de viande auprès de ses fournisseurs la veille afin de répondre à une hausse inévitable de la demande. Selon toujours lui, « des achats par individu ont atteint jusqu’à plus de 150 000 ariary. Du jamais vu ». Au niveau des centres commerciaux d’une enseigne de grande distribution, les produits sont rationnés. Le nombre d’articles est fixé et aucun dépassement n’est autorisé à la caisse, au sens de l’affichette visible en rayon, chez un supermarché. « Libéralisme économique oui, dérèglement du marché consistant à manipuler l’offre et la demande non », avertit un expert du commerce interne. Les consommateurs s’attendent à ce que le ministère en charge du Commerce enraye la rumeur de confinement général par tous les moyens pour rassurer les consommateurs par rapport à l’ouverture continue des points de ventes et centres commerciaux.
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