État d'urgence sanitaire - Confinement de quinze jours à Analamanga et Toamasina


À cause de neuf nouveaux cas de Covid-19, le président de la République édicte le confinement à Analamanga et à Toamasina. L’état d’urgence nationale est décrété. Une situation iné­dite. Andry Rajoelina, président de la République, impose le confinement à Antananarivo et dans l’ensemble de la région Analamanga, ainsi que dans la ville de Toama­sina durant quinze jours. Dépendant de l’évolution de l’épidémie, le reste du pays est épargné, pour le moment. Durant un conseil des ministres, samedi, « l’état d’urgence nationale », a cependant, été décrété pour l’ensemble du territoire. En sus de cette situation d’exception, le confinement est imposé par l’augmentation du risque de propagation de l’épidémie dans les zones concernées. Dans une nouvelle déclaration à la nation, hier, le locataire d’Iavoloha a indiqué que « neuf nouveaux cas de contamination au coronavirus », avaient été dépistés par l’Institut pasteur de Mada­gascar (IPM). Ayant entre 43 ans et 61 ans, les neuf personnes dont sept Malgaches, un Français et un Guinéen contaminées au Covid-19 sont tous rentrées récemment de France par le vol de la compagnie Air France numéro AF934. L’une d’entre elles est rentrée le 17 mars et les huit autres, le 19 mars. Le président de la République assure que ces individus dépistés du coronavirus sont tous en isolement et sous suivi médical strict. Ces neuf nouveaux cas portent à douze, le nombre de personnes contaminées sur le sol malgache. L’état d’urgence sanitaire sur l’ensemble implique « la réquisition », des services publics et privés. Le ravitaillement, l’eau et l’électricité, les établissements de santé, le transport, la télécommunication, la presse, les établissements bancaires et financiers, entre autres, sont concernés. La situation d’exception permet, également, à l’État de restreindre les « libertés publiques ». Discipline Pour les zones en confinement que sont la région Analamanga et la ville de Toamasina, les mesures exceptionnelles sont plus contraignantes que dans le reste du pays. « À partir du 23 mars, tout le monde reste chez lui », a déclaré le président Rajoelina. Aussi, tous les transports publics que sont les « Taxibe », taxis et taxis-brousse sont suspendus durant les quinze prochains jours. « Seuls les transports de marchandises peuvent circuler », souligne le chef de l’État. « Des barrières sanitaires » seront placées à chaque sortie de la capitale, pour ceux qui voudraient quitter la ville dans leur voiture personnelle. Seuls les grands magasins, grossistes, épiceries et « tsenam-pokontany », ainsi que les pharmacies et les stations-service, peuvent ouvrir. Tout autre commerce doit fermer. Outre ceux de la santé, de l’administration judiciaire et les Forces de défense et de sécurité, le confinement s’impose à l’ensemble du personnel de l’administration publique dans les zones à risque. Les banques, les organes de presse, les services de télécommunication et la Jirama restent, néanmoins, en activité. Un couvre-feu allant de 20 heures, à 5 heures est, du reste, établi. Le cas des sociétés privées motive, toutefois, des incompréhensions. « Pour les entreprises privées, il appartient aux responsables d’établir une méthodologie de travail permettant de continuer leurs activités comme il se doit, mais en accord avec les directives ministérielles », indique Andry Rajoelina. Éviter la prolifération du Covid-19 est, en tout cas, la raison du confinement. « Il nous faut quinze jours pour évaluer notre capacité à maîtrise la propagation de cette maladie », affirme-t-il. Aussi, le chef de l’État exige-t-il « la discipline », de la part de la population, surtout de ceux qui sont rentrés récemment de l’étranger. Certains défient, en effet, les mesures de prévention au mépris de la santé publique. Pour mâter les récalcitrants, une brigade spéciale contre le coronavirus est sur pied. Elle est chargée du contrôle du respect des mesures de confinement et de sanctionner si nécessaire, ainsi que d’effecteur des tests. Sous la houlette d’un centre de commandement opérationnel Covid-19, cette brigade a pour objectif de contrôler et tester mille personnes à risque, par jour. « Nous avons le choix, soit nous contrôlons cette maladie en quinze jours, soit nous en subissons tous les conséquences », prévient le président de la République. Il promet la transparence sur l’évolution de l’épidémie et donne rendez-vous à la population chaque soir à 20 heures, sur la télévision nationale, pour un point de situation.
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