Antsiranana - Le coronavirus fait perdre le Nord


L’annonce du président de la République, vendredi, a eu l’effet d’un petit séisme qui a perturbé la quiétude du Nord. Il était une fois où les populations Antsira-naises passaient un weekend sans plage, sans boîte de nuit, sans karaoke, sans paquebot, sans culte religieux et sans leurs activités habituelles. Malgré le beau temps, elles ont évité la sortie sous le soleil éclatant. C’est la conséquence néfaste de la propagation du coronavirus. L’on a constaté que la capitale du Nord avait cédé également à la panique totale comme dans toutes les autres villes, suite à la déclaration du président de la République, vendredi dernier . L’effet coronavirus se fait rapidement sentir. « Il vaut mieux combattre la pandémie qu’aller à la plage», a réagi une mére de famille. Dès la nuit de ce vendredi, cette fois pas joli comme d’habitude, certaines personnes se sont ruées vers les pharmacies de garde pour se procurer des caches-bouche et d’autres médicaments comme des vitamines. Les prix ont directement haussé. Le lendemain même, des gens ont fait la queue devant toutes ces pharmacies qui étaient en rupture de stock au bout de quelques heures au milieu de la matinée. Cette panique engendre un risque pour l’économie de la région. Les ménages, qui ont les moyens, ont envahi les marchés pour faire leurs provisions. De bon matin, la population a pris d’assaut le marché de Bazarikely. Les étalages des commerçants ont été rapidement vidés, plus particulièrement pour les haricots secs, légumes, citrons… « J’ai liquidé mon stock de deux semaines », a affirmé une mère de famille marchande de « tsaramaso mena » (haricot sec rouge), fière de sa vente miraculeuse. Flambée des prix Si certaines denrées sont restées au prix habituel, d’autres ont vu une hausse de prix et de pénurie. À savoir, le citron, le gingembre, le riz. Le prix d’un kilo de gingembre est allé à plus de 10 000 ar, et la pièce du citron à 1000Ar suite à la psychose propagée par certaines personnes. Bonheur pour les paysans qui ont fait de bonnes affaires. Les gels hydro alcooliques et huiles essentielles ont eu le même sort tant dans les pharmacies que les simples épiceries de la ville. « Nous avons eu sept cartons de gels mains désinfectants, tous ont été rapidement liquidés », a dit un vendeur de mini-market du quartier Place Kabary . Depuis vendredi, la vie quotidienne de la population est bouleversée. Les discothèques, les karaokés, ont été désertés. Certes, le rassemblement était une interdiction venant du président de la République pour éviter la propagation du virus, mais la peur des habitants se fait aussi sentir. Les rues ont été un peu désertes l’après-midi du samedi et la journée du dimanche. Par contre, des mariages ont été encore célébrés à la mairie, samedi dernier. La population attend impatiemment la suite pour les mesures à prendre. Toutefois, chacun doit respecter les barrières et les consignes pour que cette catastrophe sanitaire ne se répercute pas sur la vie des Malgaches par la suite. Pour l’instant , les autorités politico-administratives et les personnels de la santé ont du mal à gérer les entrées des gens dans le Nord. Ces derniers, composés de commerçants, de vacanciers, d’hommes d’affaires, des originaires de la région que ce soit étudiants ou simples citoyens, ont décidé de quitter la capitale pour rejoindre leurs familles respectives. Mais le comble, c’est qu’une partie d’entre eux sont en provenance des pays infectés par le coronavirus, pourtant ils n’ont pas respecté le système de confinement exigé comme mesure préventive. C’est le cas des cinq personnes recherchés par l’OMC pendant le week-end dont l’une vient de Bordeaux-France.
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