Favoritisme à la Jirama - Quatre ans de prison ferme pour Désiré Rasidy


Quatre ans d'emprisonnement ferme. C'est le verdict rendu par le juge de la Cour criminelle ordinaire à l'encontre de l'ancien directeur de la Jirama, Désiré Rasidy, et trois autres employés impliqués dans l'affaire de favoritisme sur le contrat de transport des groupes électrogènes en août 2012. Les autres accusés dans le dossier de blanchiment de capitaux, d'enrichissement illicite et acceptation de paiement illicite ont reçu une peine d'emprisonnement de deux ans ou de six mois avec une amende commune de 6 milliards d’ariary. Mis à part l'ex-directeur de la Jirama, l'ancien directeur de Production d'électricité, l'ancien responsable de facture auprès de la société, et d'autres personnes citées dans le blanchiment de capitaux lié au fonds incriminé se sont présentés devant la barre, hier. En fait, neuf personnes ont été convoquées par la Justice dans cette affaire alors qu'il n'y en avait que six qui ont comparu. Trois accusés ne sont jamais venus depuis la première comparution du 3 décembre. Favoritisme. Tel est le fait reproché à Désiré Rasidy durant sa comparution devant le juge. L'ancien directeur de la société d'État avait le temps d'expliquer la procédure de l'attribution des marchés publics du fait que sa fonction revêtait le caractère de PRMP de la société (Personne responsable des marchés publics). Anomalies L'affaire de malversation auprès de la société Jirama date de 2012 jusqu'à 2014. L'histoire a commencé par l'attribution des marchés, d'un montant de 500 millions ariary, relatifs au transport de groupes électrogènes pour assurer le ravitaillement d'électricité dans plusieurs régions de Mada­gascar durant la Transition. Quarante groupes électrogènes étaient inclus dans le contrat, y compris « le trans­port des matériels pour l'éclairage de la ville d'Antsiranana lors de la célébration de la Journée mondiale de la jeunesse en 2012 », indique le témoignage d'un accusé durant l'interrogatoire. Des anomalies au niveau du processus à suivre sur l'attribution des marchés jusqu'à la signature de l'ordre de virement ont été mises à nu finalement. Dans ses arguments, Désiré Rasidy a avancé que « le marché de transport de groupes électrogènes n'était pas de sa responsabilité ». Alors que sa qualité de PRMP pendant qu'il occupait le poste de directeur général constituait également un fait indéniable dans la règle de la comptabilité publique de la société. « De centaines de dossiers sont traités par la Jirama et les documents qu'on me faisait parvenir étaient déjà vérifiés par mes collaborateurs », ajoute-t-il. Durant la comparution d'hier, les avocats des accusés n'ont pas manqué de soulever l'exception de nullité suite à l'observation d'un vice de procédure. « Certaines questions de droit n'ont pas été respectées, notamment pour le cas des inculpés qui ont comparu libres avant le procès », notent-ils. Ils ont réclamé, en effet, l'annulation de la procédure. Une demande rejetée par le Parquet général du fait que la demande aurait dû être déposée avant le débat ou jointe à l'opposition et non après. Les avocats à la défense ont également mis en exergue la prescription et se sont attaqués à la cessation de poursuite en faveur de ces employés de la Jirama. Les faits reprochés à Désiré Rasidy, entre autres, remontent à août 2012 alors qu'aucun acte n'est intervenu jusqu'à ce que le Bianco déclenche la poursuite en octobre 2015. Le dossier aurait dû être, entre-temps, frappé d'une prescription triennale. Alors que l'avocat de la Jirama a contredit les arguments de la partie défenderesse en avançant que des infractions continues avaient été répertoriées entre 2012 et 2014 auprès de la société d'État. « Le dossier comporte non seulement le favoritisme mais également le blanchiment de capitaux. Durant ce délai de trois ans, des actes de procédure qui pouvaient être réputés comme un caractère interruptif ont eu lieu ».
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