Trafic d'être humains - Deux albinos vendus à 200 millions ariary


Quatre individus ont tenté de vendre une fillette de 7 ans et son frère de 21 ans, tous deux albinos, pour 200 millions d’ariary. Leur plan a été coupé court. DÉMASQUÉ. Une femme et trois hommes ont été arrêtés par la gendarmerie d’Androy et d’Anosy, samedi, pour trafic d’êtres humains. Deux albinos, une fillette de 7 ans et son frère de 21 ans, ont failli être vendus pour 200 millions d’ariary. Ils vivent avec leurs parents à Amboasary, dans la commune de Maroalipoty, du district d’Ambovombe. L’idée est venue de leur propre oncle. Celui-ci a envoyé une femme, sa complice, dans le chef-lieu du district pour trouver un « patron », selon leur terme, qui pouvait acheter leurs marchandises humaines. Elle y est arrivée vendredi. Elle a demandé à un habitant s’il connaissait un acheteur d’albinos. En apprenant l’histoire, la personne en a immédiatement avisé le commandant du groupement de la gendarmerie d’Androy. Puisque les suspects se trouvent tous dans le district d’Amboasary-Atsimo, le commandant du groupement a dû solliciter la collaboration de son pair àAnôsy pour réaliser le coup de filet. Les gendarmes ont alors donné rendez-vous aux trafiquants, dans un endroit situé à cinq kilomètres de la ville d’Amboasary-Atsimo. Mobile du crime « Nous les avons persuadés qu’un patron viendra et apportera l’argent. La femme a été facilement piégée avec deux hommes. Ceux-ci étaient déjà allés au village de deux albinos pour une reconnaissance. Leur tâche consistait à les kidnapper dès que le marché est conclu avec l’acheteur », explique la gendarmerie. Le trio est passé aux aveux et a cité la tête pensante de l’affaire qui, par la suite, a été capturée. Ils sont placés en garde-à-vue à Amboasary-Atsimo. Une équipe a été aussi dépêchée chez les enfants ciblés. Elle les a conduits, ainsi que leurs parents et des témoins, à la brigade d’Ambovombe (Androy) pour être entendus. « Les parents ignoraient ce que l’oncle et ses complices complotaient contre leur fils et leur fille. Leurs quatre enfants sont tous des albinos, mais l’un est malheureusement décédé, et l’autre vit à Ambovombe », confie un officier supérieur. Le mobile du c rime repose sur un simple fait de besoin d’argent. « Ces individus ont entendu des rumeurs selon lesquelles les albinos sont très prisés. C’est pour cette raison qu’ils voulaient enlever et vendre les deux enfants. Finalement, ils n’ont pas trouvé de client », relate la même source.  « Jusqu’ici, c’est une escroquerie qui favorise le rapt d’albinos. Des chamans auraient besoin de leurs organes pour fabriquer des amulettes. Celles-ci donneraient de la richesse, de la paix et du pouvoir », souligne un notable dans le Sud.
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