Santé publique - Des séropositifs peuvent propager le virus à leur insu


Les professionnels de santé ne cessent d’alerter sur la hausse des séropositifs, détectés. Le Sida doit, pourtant, être éliminé en 2030. Des préservatifs ont été distribués à tous les participants d’un événement au siège du Secrétariat exécutif du comité national de lutte contre le Sida (SE-CNLS) à Ampefiloha, hier. C’était une manière pour des intervenants dans la lutte contre le Sida, de responsabiliser tout un chacun dans l’élimination de la maladie. « Plusieurs personnes ne sont pas encore convaincues de l’existence du VIH/Sida. Elles ne se protègent pas pendant les rapports sexuels, car elles pensent qu’il n’y a pas de raison de le faire. En cas d’infidélité, elles propagent le virus à d’autres personnes, à leur insu », explique le professeur Mamy Randria, spécialiste des maladies infectieuses au centre hospitalier universitaire Joseph Raseta Befelatanana. Cet acte inconscient rend la lutte contre le Sida difficile, et il peut être fatal. Dans les hôpitaux, plusieurs victimes sont dépistées, en fin de vie, au moment où le personnel de santé ne peut plus rien faire. Lorsqu’un séropositif n’est pas pris en charge au début de la maladie, avant que des maladies opportunistes n’apparaissent, sa maladie évolue en Sida. À ce stade, il y a peu de chance qu’il s’en sorte vivant. « On va dire qu’un cinquième de nos patients qui sont affectés par le virus, arrivent trop tard à l’hôpital», rajoute le professeur. Détection Ces derniers temps, les séropositifs détectés ne cessent d’augmenter. Presque à chaque dépistage massif, au moins un cas est testé positif. À Antananarivo-ville, un médecin référent affirme qu’il détecte trois nouveaux cas par mois, en moyenne. Ceci peut être un bon signe, pour le personnel de santé dont l’objectif principal est de détecter tous les séropositifs à Madagascar, afin de couper la chaine de transmission. Mais ceci reste un défi difficile à relever. Les plus exposés, à savoir, les personnes ayant de nombreux partenaires sexuels, les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, ne seraient pas très motivés. Personne n’est, toutefois, immunisée contre le VIH. Le virus peut contaminer tout le monde, notamment, ceux qui ne se protègent pas. «Si tout le monde prend sa responsabilité, si nous pouvons détecter tous les malades, nous atteindrons l’objectif d’élimination du Sida, en l’an 2030 », annonce un responsable auprès du SE-CNLS. Et tous sont incités à faire le dépistage. Si un séropositif est pris en charge au début de sa maladie, il peut mener une vie normale.
Plus récente Plus ancienne