Session ordinaire - Le calme plat au Parlement


L’Assemblée nationale et le Sénat connaissent un début de session budgétaire relativement calme. Tandis que certains attendent avec impatience le projet de loi de finances, d’autres baignent dans la précampagne des communales. Calme. L’ambiance est singulièrement paisible au niveau des deux Chambres parlementaires en ce début de seconde session ordinaire. Une semaine après le coup d’envoi de cette session budgétaire, les députés et les sénateurs écument les travées de l’Assemblée nationale et du Sénat en attendant « les choses sérieuses ». Au regard de l’ordre du jour adopté à la Chambre basse, jeudi, les journées des députés seront bercées par des séances d’information, un séminaire d’évaluation des politiques publiques. Outre l’adoption d’un projet de ratification d’un accord de prêt pour financer la construction d’un pont sur le fleuve Mangoky, la salle de séance ne devrait connaître des effusions de débats politiques que lors de la mise en place de « la commission chargée de l’examen des demandes de suspension de la détention, des mesures privatives et restrictives de liberté ou de poursuite d’un député ». Les femmes parlementaires ont au programme un atelier d’échanges sur les travaux parlementaires et le caucus des femmes parlementaires, à Antsiranana, d’aujourd’hui, à jeudi. Le débat en séance plénière pour la mise en place de cette commission, à l’Assemblée nationale, est prévu 31 octobre. Le Sénat ne devrait adopter son ordre du jour qu’aujourd’hui. La mise en place de cette commission relative à la levée de l’immunité parlementaire ou l’arrêt des poursuites devrait, également, en être le rendez-vous phare. Autant à l’institution de Tsimbazaza, qu’au sein de celle d’Anosy, les parlementaires attendent l’arrivée des projets de loi proposés par l’Exécutif. Un texte qui devrait animer les débats de cette deuxième session ordinaire. Session buissonnière « Personnellement, j’espère que le budget donnera la part belle aux investissements publics. Aussi, pour pouvoir l’étudier comme il se doit, vivement que le gouvernement nous remette le texte le plus tôt possible », souligne Brunel Razafitsian­draofa, vice-président de l’Assemblée nationale. « Certes, faire des propositions de loi fait, également, partie du rôle des parlementaires. Il y a des lacunes sur ce point, nous ne nous en cachons pas, mais nous sommes surtout dans une session budgétaire. Nous espérons que le gouvernement nous fasse parvenir le plus tôt possible le projet de loi de finances », réagit Rivo Rakotovao, président du Sénat. Outre le texte devant régir l’exercice budgétaire de l’année 2020, la nouvelle loi sur la communication est, également, attendue pour cette seconde session ordinaire du Parlement. Il y a, du reste, un reliquat de la première session ordinaire. Il s’agit de la proposition de loi faite par le vice-président de l’Assemblée nationale. L’initiative de texte présentée par le député élu à Ikongo vise à modifier la loi portant statut de l’opposition. L’adoption de la proposition de loi Brunel a été ajournée par la Chambre haute. Elle pourrait figurer parmi les thématiques à débattre à l’institution d’Anosy dans les prochains jours. En ce début de session, le député Razafitsian­draofa revient avec une nouvelle proposition de loi sur la légalisation du « Toaka Gasy », une liqueur traditionnelle. En attendant plus d’action, les parlementaires tentent de monter au front pour jouer les médiateurs dans les sujets brûlants du moment, notamment, le projet Tanà-Masoandro. Des députés ont appelé au dialogue entre l’État et les habitants, jeudi, et des sénateurs se sont rendus à Ambohitrimanjaka pour tâter le pouls de la situation sur terrain. Outre l’attente des projets de loi de l’Exécutif, le contexte des élections communales, est l’autre raison avancée pour expliquer le calme qui règne au Parlement en ce début de session. Au motif d’appuyer la propagande des maires, des députés, notamment, pourraient s’adonner à une « session buissonnière ». Le député Razafitsiandraofa le reconnait, « il est probable que des députés prennent part à la campagne des communales. Le risque d’absentéisme est à prendre en compte ». Du côté du Sénat, son président affirme, cependant, que « mis à part ceux qui sèchent systématiquement les séances, tous les sénateurs sont présents à Antananarivo ».
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