Affaire Soamahamanina - La CNIDH interpelle les autorités


Dès sa première réunion, la CNIDH invite les autorités à mettre fin aux brutalités physiques ou morales lors des arrestations. Première épreuve. Pour sa première affaire, la Commission nationale indépendante pour les droits de l’homme (CNIDH) n’entend pas faire les choses à moitié. Réunis hier suite à une saisine officielle effectuée par l'association «Vona fitiavan- tanin­drazana» et le «Vahoakan'i Soamahamanina», les membres de la commission ont immédiatement sorti une déclaration qui sonne comme une interpellation à l’endroit des autorités. Le communiqué publié à l’issue de la réunion concerne en apparence l’affaire Soamahamanina, mais les recommandations semblent bien aller au-delà de cette affaire. Sous couvert de recommandations, la CNIDH appelle carrément l’État à « cesser toute pression morale et/ou toute brutalité physique pour appréhender une personne ou maintenir celle-ci en détention ». Investigations Les violences qui ont entouré certaines arrestations à la suite des manifestations de contestation de l’exploitation aurifère de Soamahamanina ne sont pas passées inaperçues. Mais comme ce n’est pas non plus la première fois que les autorités militaires et policières usent de brutalité pour arrêter des suspects, la CNIDH n’a donc pas hésité à soulever la question. Dans l’affaire Soamaha­manina proprement dite, la CNIDH n’en est pas encore à l’examen du fond du dossier. En attendant, elle a émis quelques conseils aux autorités dans le traitement des personnes arrêtées. Mises à part les brutalités lors des arrestations, aucune violation des droits de l’homme n’est jusqu’ici confirmée par la CNIDH. Celle-ci tient, néanmoins, à prévenir d’éventuels manquements, et invite les autorités compétentes à « veiller strictement au respect du principe de la présomption d’innocence », à « traiter le dossier sans retard » et à « respecter les droits des personnes privées de liberté ». Sur le fond du dossier, la CNIDH indique encore attendre les documents qui y sont liés, mais des investigations devraient également être conduites pour déterminer si des violations des droits de l’homme ont eu lieu dans le cadre de l’octroi des permis liés à l’exploitation aurifère. Juliano Randrianja
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