Vatovavy-Fitovinany - Le bambou prouvé comestible à Madagascar


Des espèces de bambou dans la région Vatovavy-Fitovinany sont prouvées comme étant comestibles. La graminée ne sert pas qu’à fabriquer des meubles. Essais probants. Le bambou se mange et les recettes pour l’utiliser comme base d’aliment sont diverses. L’association « Akany Iombonana » dans la commune d’Antsenavolo, du district de Mananjary, dans la région Vatovavy-Fitovinany, en a fait l’essai depuis le mois de février. Mi sao, achards, frites, sambos, vinaigrette, tous de bambou, ont été essayés et confirmés pour être à la fois goûteux et nutritif. « Des expériences ont montré que le bambou en vinaigrette peut être conservé en bocal pendant six à douze mois. Le bambou en tant qu’aliment apporte dix sept types d’acide aminé, 3% de protéine, 2,5% de carbohydrate, 0,5% de lipide ainsi que des oligoéléments », détaille Thierry Houssen, membre d’une association locale témoin de ces essais culinaires. Le programme Prosperer (Programme de soutien aux pôles de micro-entreprises rurales et aux économies régionales) de Manakara, dans son appui à la promotion du bambou, encadre des associations ou des coopératives intéressées à la transformation du bambou. Rolland Claude Ramaroson de Prosperer de Manakara souligne que les aliments à base de bambou sont bel et bien importés à Madagascar et commercialisés dans les grandes surfaces alors que Madagascar peut en fournir localement. « L’agri-business du bambou est en promotion depuis 2012 et près d’une centaine de pépiniéristes s’activent actuellement dans neuf régions de la Grande île », précise-t-il. La culture in-vitro de bambou avec des graines importées, a été initialisée à Behenjy, dans la région Vakinankaratra. Mais des pépiniéristes sont actuellement en mesure d’en produire. Sous-exploitée « L’essentiel consiste à booster ces activités de transformation vu que les espèces diversifiées sont disponibles à Madagascar » soutient Rolland Claude Ramaroson. Trente-cinq espèces endémiques, indique-t-il, existent dans le pays et dix autres y ont été introduites. Des ressources locales qui demeurent sous-exploitées alors qu’elles peuvent être utilisées dans la papeterie, le textile, l’agroalimentaire ou comme source d’énergie. « La Grande île importe encore des produits en bambou dont la valeur était de 330 millions d’ariary en 2019. Aussi, la célébration de la Journée mondiale du bambou, vendredi, vise-telle à valoriser le bambou comme étant une alternative lucrative à exploiter », explique Andrianjaka Rajaonarison,coordonnateur de l’Organisation internationale du bambou et du rotin ou inbar à Madagascar. C’est ainsi une opportunité pour mobiliser les parties prenantes de valoriser cette filière et son énorme potentiel. Une politique nationale de la filière bambou a déjà été élaborée en 2018. La gestion durable des ressources dans cette matière à l’état naturel en plantation, le développement des normes techniques des activités et la création d’un mécanisme adéquat qui permet le développement de cette graminée, tel que l’environnement financier incitatif, le cadre légal et juridique, figurent dans cette politique nationale.
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