La maladie de Parkingson


L’actuelle équipe de la mairie de la capitale va-t-elle réussir là où ses devancières ont toutes échoué? Elle essaie d’imposer un minimum ou un semblant de discipline dans une jungle urbaine. Par une nouvelle et énième réorganisation des parkings existants. Ce, après la douloureuse expérience « d’une privatisation » déguisée offerte à EasyPark par l’équipe des Ravalomanana. Les horodateurs implantés ici et là, se voulant être les symboles de ces changements dans le mode de gestion, n’ont pas eu l’adhésion espérée des automobilistes de la capitale. Pris au dépourvu et mis devant le fait accompli, ils ont dénoncé une forme d’arnaque légalisée par des notes salées, ayant l’allure « des verbalisations ». Plus ou moins onéreuses, eu égard au laps temps passé pour se garer. En fait, la source des problèmes vient de l’insuffisance des places libres pour contenir un parc automobile qui ne cesse et continue de s’agrandir. Gonflé qu’il est par les ventes à grande vitesse, des voitures d’occasion. Qui ont le droit d’occuper les trottoirs à peine réhabilités. Autorisées à ouvrir des showrooms à ciel ouvert, dans les rares havres de paix, jadis refuge du public pour au moins se reposer. Le cas d’Antanimbarinandriana a de quoi scandaliser les écologistes convaincus. S’il en existe encore parmi des espèces en voie de disparition. Du coup, les rues de la capitale, déjà si étroites et mal entretenues, deviennent à la fois des garages et des aires de stationnement, de jour comme de nuit. Où les lavages à longueur des journées qui commencent aux aurores, déciment à vue d’œil l’asphalte, d’une mince épaisseur. Dans ces conditions, il est difficile de trouver un espace où mettre ses quatre pneus. Et quand l’offre ne suit pas la demande, les prix s’envolent. Des « gardiens autoproclamés » dictent leurs quatre volontés un peu partout. Au lieu de devenir des voleurs à l’esbroufe ou de dangereux criminels, il vaut mieux qu’ils fassent ce métier, soutiennent les habitués de leurs services. Aux prix abordables que chez les professionnels d’à côté. Illustration parfaite d’un secteur informel florissant. Ils sont à l’abri des Impôts sur les revenus salariés et autres obligations fiscales. Comment la CUA va-t-elle procéder pour caser tout le monde et s’engouffrer dans un créneau intéressant, et être à même de renflouer sa trésorerie. Il a été prévu des aménagements souterrains ou surplombés, à l’image des « jardins suspendus de Babylone ». Des centres commerciaux ont déjà démontré la faisabilité d’une telle vue de l’esprit. En attendant, plusieurs fokontany, par la location des espaces disponibles dans leurs territoires respectifs, amassent de jolis pactoles. Sans que leurs administrés obtiennent satisfaction dans leurs prestations au quotidien. La CUA, sous les salves des critiques par ses cascades de mesures fiscales, a une occasion de détourner l’attention. Par un petit détour sur un autre sujet tout aussi préoccupant. À charge pour elle de ne pas céder la priorité sur ses droits.
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