Antananarivo - Hausse des cas suspects de peste


Le nombre de cas de peste pulmonaire augmente à Antananarivo. Le ministère de la Santé publique renforce ses actions pour éviter la propagation de la maladie. Le centre hospitalier anti-pesteux d'Ambohimiandra (CHAPA) a accueilli son sixième malade, hier, vers 14 heures. Son test de diagnostic rapide (TDR) à la peste pulmonaire était positif. Mercredi, en début de la soirée, un autre cas y a été admis. Peu avant cela, le jeune homme habitant à Manja­karay a aussi rejoint le lit de cet hôpital. En tout donc, ils sont six à suivre des traitements dans cet hôpital, en ce moment. Considérés encore comme des cas suspects à la peste pulmonaire, leurs analyses de crachat ont été envoyées à l'Institut Pasteur de Mada­gascar (IPM) pour confirmation. Ces malades habitent tous l'agglomération d'Antananarivo, à savoir, Manjakaray, Andraisoro, Ankaraobato, Soavima­soandro et Ambohimanarina. Le mode de contamination de la maladie reste une énigme pour quelques-uns des cas alors que pour les autres, elle a été transmise par les victimes de l'épidémie de peste pulmonaire ayant tué cinq personnes à Toamasina et à Antanana­rivo, au début du mois. À ce rythme, la capacité d'accueil du CHAPA, limitée à huit malades, sera bientôt dépassée. Le ministère de la Santé publique a donc sollicité le Bureau national de la gestion des risques et catastrophes (BNGRC), à installer au plus vite une tente dans l'enceinte de l'hôpital, au cas où d'autres cas surviendraient. L'équipe de garde, qui travaille d'arrache-pied pour la prise en charge des malades, sera aussi renforcée. Les médecins traitants rassurent que la peste est facile à traiter. « Si le cas est diagnostiqué et traité à temps, il n'y a pas de risque de décès. Des malades sont déjà sortis de cet établissement, bien portants », explique un médecin qui sollicite vivement la consultation médicale, en cas de forte fièvre, de fatigue, de toux avec des crachats striés de sang ou encore de ganglions. Dix décès Depuis la fin du mois d'août jusqu'au 17 septembre, soixante cas de peste, dans tout Madagascar, ont été confirmés par l'IPM, selon le Dr Manitra Rakotoarivony, directeur de la Promotion de la santé. « Cinquante ont été traités et sont vivants. Dix ont succombé », a-t-il informé, après la réunion journalière du personnel du ministère sur la saison pesteuse, hier. Il n'a pas précisé le nombre des victimes de la peste pulmonaire. Le ministre de la Santé publique, le professeur Mamy Lalatiana Andria­manarivo, a indiqué lundi, que les victimes de cette épidémie de peste pulmonaire se chiffrent à une trentaine et cinq sont décédés. Un médecin spécialiste du traitement de la peste informe que la peste pulmonaire transmise d'homme à homme est la forme la plus contraignante de cette maladie. Il précise, toutefois, que malgré l'existence de ces cas suspects, il est formellement « Interdit de consommer du Cotrim, sauf avis médical ». Le port de cache bouche ne serait pas, non plus, indiqué. « Pour éviter la contamination de la maladie, l'assainissement est très recommandé, il faut éviter de jeter des aliments ou des riz cuits n’importe où, cela attire les rats. La peste est une maladie des rats. Il faudra aussi éviter de cracher partout », conseille-t-il. Depuis mercredi, des bénévoles et des équipes du ministère de la Santé publique ont effectué des campagnes de désinfection et de désinsectisation dans les quartiers des cas suspects et dans les lieux à risque. La recherche active des personnes en contact avec les malades et les personnes décédées est aussi en cours, pour la chimioprophylaxie de contact. Miangaly Ralitera
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