Antsirabe - Rude bataille à la présidence de la FJKM


Le grand synode de la FJKM devrait s'achever, ce jour, à Antsirabe avec l'élection du nouveau président. De grosses manœuvres se trament autour de l'élection avec un relent de détournement de fonds. Grosse effervescence à Antsirabe. Les quatre-vingts membres, quarante pasteurs et quarante laïcs, élisent, ce jour, le futur patron de l'église FJKM. Une élection émaillée de politique comme à l'accoutumée, depuis l'ère Ravalomanana et de suspicion de détournement de fonds. L'enjeu est tel que même le président de la République dont le frère est pasteur, ne reste pas indifférent à cette élection. Une initiative qui s'inscrit dans sa démarche pour sa réélection à la présidentielle de 2018. Il sait mieux que quiconque que la population de Dieu dont les protestants, comptent beaucoup dans la victoire. Il s'est déplacé à Antsirabe lors de l'ouverture du synode. Il semblerait qu'il soutient la candidature de l'actuel président, le pasteur Lala Rasendrahasina qui ne ferait plus l'unanimité après ses déboires dans les colonnes des faits divers, cette année. « Un coup monté manigancé par ses adversaires », selon un membre de son entourage. Une bonne frange de l'église FJKM souhaite qu'il passe la main pour pouvoir donner un second souffle à la paroisse. Il a fait campagne, en tout cas, pour rempiler. Prétendants Le président de la Répu­blique n'est pas venu les mains vides à Antsirabe. Il aurait remis une enveloppe importante au bureau pour  l'organisation de ce synode. Un geste loin d'être désintéressé dont il espère, bien entendu, un retour sur investissement sous forme de bulletins à son effigie dans les urnes. Mais il y a un hic. De fortes suspicions de détournement de fonds empestent le grand synode. L'argent disparu aurait été remboursé par un grand samaritain de l'église. Les yeux des fidèles sont braqués sur les membres du bureau dans cette affaire. L'ancien président bien que frappé de limite d'âge pour être éligible à la vice-présidence, n'en demeure pas moins actif dans cette élection. Il était également présent à l'ouverture du synode en affichant ses ambitions. Marc Ravalomanana ne soutiendrait plus Lala Rasendrahasina selon des indiscrétions. Il aurait ses candidats autant pour la présidence que pour la vice-présidence. Les noms du pasteur d'Ambohitantely et du député Hanitra Razafimanantsoa sont souvent cités dans les coulisses du synode. Pour le moment, il n'y a pas de confirmation officielle. « Tout le monde préfère attendre pour voir le sens du vent et adapter son choix en conséquence », précise un habitué du synode, rappelant l'éviction du pasteur Edmond Razafimahefa lors du grand synode d'Amba­tondrazaka en 2004. Autrement dit, Lala Rasen­drahasina pourrait bien être l'ancien-nouveau président si Dieu le veut. L'autre gros calibre parmi les prétendants est l'ancien ministre des Finances et du budget, Radavidson Andriam­parany. Actuel président du grand synode, il peut démissionner pour pouvoir briguer un poste de vice-président. Une occasion de se rattraper ou de se consoler après son maigre score à l'élection présidentielle de 2013. Le fait est que Lala Rasen- drahasina, Marc Ravalo­manana et Radavidson Andriam­parany incarnent une image quelque peu écornée de la FJKM où l'État, l'égli­se et la politique font ménage à trois. Il est peut-être temps de tourner la page et de donner un sang nouveau à cette religion. Son sort est entre les mains du grand synode qui livrera son verdict bientôt. Reste à savoir s'il faut prier pour qu'il en soit ainsi. Herisetra
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