Air Austral - Air Madagascar : Les commandes reviennent aux Malgaches


Le mariage fêté en grande pompe entre les deux compagnies en 2017 se sera finalement soldé par un divorce presque à l’amiable. Divorce consommé entre Air Austral et Air Madagascar. La résiliation du pacte d’associés et celle de l’accord de partenariat entre les deux compagnies sont effectives. La reprise en main d’Air Madagascar dans son ensemble vient d’être signée entre la République de Madagascar et la société Air Austral Invest (AAI) représentés respectivement par le ministre de l’Économie et des Finances et le ministre des Transports, du Tourisme et de la Météo­rologie d’un côté et MarieJoseph Malé de l’autre, en sa qualité de représentant légal de l’AAI et en présence des directeurs généraux respectifs de la compagnie malgache et de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNaPS). Ce protocole d’accord mentionne « la cession de 123 866 266 actions représentant environ 43,78% du capital social d’Air Madagascar, détenues par AAI, au profit de la CNaPS et de 420 981 actions représentant 6,79% d’Air Austral, détenues par la CNaPS, au profit d’Air Austral dans le cadre d’une réduction de capital ». À travers cet accord, les responsables d’Air Madagascar ambitionnent de remettre la compagnie en course avec de nouvelles stratégies pour la restructuration du groupe, la reprise négociations avec les avionneurs comme Airbus et Boeing, ou encore la renégociation de tous les contrats conclus avant ce partenariat infructueux. « Il est temps que le personnel d'Air Madagascar prenne son avenir en main. Le recrutement et le changement de statut qui se feront dans les semaines à venir signifient l’ouverture de la compagnie vers d’autres horizons », explique un des responsables de la négociation de l’accord. La négociation de ce divorce a commencé vers la fin de l’année dernière pour ne s’achever que six mois plus tard. En ce temps là, les relations entre les deux partenaires avaient du plomb dans l’aile. Défaillances « Après observation, aucun point positif n’a été constaté dans ce partenariat. Les deux parties ont été défaillantes face à leurs engagements respectifs. Pour relancer notre compagnie, la consigne est claire. La recapitalisation devient un impératif et Air Austral a du mal à suivre. Les négociations iront dans le sens de la dilution d’Air Austral ou le retrait définitif de cette compagnie de l’actionnariat d’Air Madagascar. De cette manière, nous pourrons envisager l’établissement de nouvelles stratégies pour relancer la compagnie nationale » annonçait, à l’époque, Joël Randria­mandranto ministre du Transport. La feuille de route établie à Paris entre Marie-Joseph Malé, PDG d’Air Austral et Rolland Besoa Razafimahaleo, PDG d’Air Madagascar, à l’époque, stipulait clairement l’apurement du passif d’Air Madagascar s’élevant à quatre-vingt-huit millions de dollars par l’État malgache contre un apport de quarante millions de dollars pour Air Austral. Mais Air Austral devenu actionnaire à 49% devait encore apporter trente-cinq millions de dollars. Elle a donné quinze millions de dollars tout en rechignant à régler le solde prévu. Ce qui aura suffi à mettre la compagnie malgache dans le rouge. Le retrait d’Air Austral devra permettre à Air Mada­gascar d’établir un nouveau business plan anti-Covid-19 à très court terme et un autre plan post-Covid-19 pour de nouvelles routes aériennes avec de nouveaux partenaires. Pour sortir de ce gouffre dans lequel elle est embourbée, la compagnie nationale n’a ainsi d’autre choix que de s’ouvrir à d’éventuels partenariats multiples.
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