Trafic de bois de rose - Procès tendu du militant écologiste Clovis Razafimalala


Jeté en prison pour destruction de biens publics et incendie de dossiers, un leader de la lutte contre le bois de rose à Maroantsetra sera jugé lundi. Un procès qui fait du bruit dans le landerneau. L’activiste environnemental Clovis Razafimalala comparaîtra après-demain devant la cour criminelle ordinaire du tribunal de Toamasina. Six suspects seront jugés. Outre Clovis Razafimalala, coordinateur de la coalition Maroan­tsetra Lampogno, une virulente organisation de la société civile du Nord-Est luttant farouchement contre le trafic illicite de ressources naturelles dont le bois de rose, trois de ses compagnons carcéraux de la maison centrale d’Ambalatavoahangy ainsi que deux autres, ayant bénéficié d’une mise en liberté provisoire, seront au banc des accusés. L’étau s’est resserré autour des prévenus lorsqu’un bras de fer autour d’une affaire de chèque sans provision d’un montant d’un peu moins de neuf cents millions d’ariary, pour laquelle le très influent opérateur économique du Nord-Est Eric Besoa, a poursuivi l’ancien maire de la commune rurale d’Anjahana, Mahavita Rodriogue, a viré à l’émeute. Le 14 septembre, lors des échauffourées, le siège du district a été pris d’assaut. La foule en furie a, dans la foulée, brûlé des dossiers. Ce soulèvement a éclaté lorsque l’ancien maire, opérateur de la filière vanille a dénoncé des malversations économiques dont il aurait été victime. Un jeune homme a été mortellement blessé par balles lorsque les forces de l’ordre  ont chargé les émeutiers. Avant que cette violence ne mette la ville à feu et à sang, Clovis Razafi­malala et ses compagnons de lutte contre le trafic de bois précieux ont multiplié les dénonciations  de coupes et d’exportations illicites de bois de rose, mettant ainsi à mal le business criminel des opérateurs protégés par de grands manitous. Arrestation expéditive La coalition a, dans la foulée, demandé la réinstallation des douanes, démontées au profit d’une force de gendarmerie, mise en place pour contrôler le port de Maroan­tsetra. Lundi, la cour ainsi que les assesseurs auront donc affaire à un fait mais deux sons de cloche, pouvant dissimuler tout un tissu de machination. Le lendemain des émeutes, Clovis Razafimalala a été arrêté pour être envoyé dare dare à Toamasina à bord d’un avion spécial affrété par un opérateur économique. En moins de trente-six heures, des éléments de la section des recherches criminelles de la gendarmerie nationale à Toamasina, doté des moyens nécessaires, ont débarqué à Maroantsetra pour l’arrêter après en avoir reçu l’ordre. Huit personnes ont été cueillies à Maroantsetra dont six conduites à Toamasina. Au terme d’un interrogatoire ayant duré une dizaine de jours, Razafimalala et trois de ses compagnons d’infortune ont été placés en détention préventive à la maison centrale d’Ambalatavoahangy. Le parquet de Toamasina les a inculpés pour rébellion, destruction de biens publics, incendie de dossiers et trouble de l’ordre public. Clovis Razafimalala est soupçonné d’avoir trempé dans les émeutes en tant que commanditaire. Des témoignages révèlent en revanche qu’il n’a pas été dans les endroits où les actes de vandalisme ont été commis au moment des faits. Dans cette affaire, une réquisition du téléphone mobile d’un haut responsable, soupçonné d’avoir lancé des menaces d’arrestation contre le prévenu a été sollicitée mais n’a pas été effectuée. L’audience s’annonce pleine de coups de théâtre. Seth Andriamarohasina
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