La malnutrition est un problème de santé et de développement majeur. Malgré les efforts entrepris, les défis restent immenses, d’où la nécessité d’une bonne coordination pour assurer l’efficacité des interventions. Deux millions d’enfants sont victimes de la malnutrition chronique. Ce fléau s'attaque au développement physique et cognitif des enfants. Une tragédie trop souvent ignorée et dont les conséquences restent sous-estimées. Le retard de croissance, conséquence de la malnutrition chronique, est bien plus qu'un problème d'enfants trop petits pour leur âge. Il leur fait aussi courir le risque d'une vie fragilisée, rendue plus vulnérable face à la maladie, à la pauvreté et à l'injustice. Les carences nutritionnelles subies par un enfant au cours des deux premières années de la vie d’un enfant sont une menace pour le développement de son cerveau. Elles peuvent réduire ses capacités d'apprentissage, augmentant le risque d'échec scolaire et impactant, à terme, son niveau de vie. « Les adultes ayant souffert de retard de croissance dans leur enfance gagnent moins d’argent que leurs semblables. Ils sont également davantage sujets aux maladies chroniques comme le diabète, l'obésité et les maladies cardiovasculaires », avoue le docteur Harinelina Randriamasiarijaona du service de la Nutrition du ministère de la Santé publique lors de son intervention à la Journée nationale de la nutrition. Le tableau est bien noir mais les choses peuvent changer. Le combat contre la malnutrition constitue même une opportunité majeure de développement, pour autant qu'existe la volonté politique de le mener. La période des 1 000 premiers jours de vie est une période-clé pour le développement de l’enfant. C’est pendant cette période que le capital-santé de l’enfant et de l’adulte à venir se dessine. Elle constitue ainsi une fenêtre d’opportunité à saisir en termes de prévention. Investir sur la période-clé, qui va de la conception d'un bébé à son deuxième anniversaire, peut changer une vie entière. C'est une fenêtre d'action dans laquelle l'impact des interventions est maximal. Hygiène Les femmes enceintes ont besoin de nutriments essentiels comme le fer et l'acide folique, et les nouveaux-nés, du lait maternel, cette « super nourriture » naturelle, dès la première heure suivant la naissance et exclusivement jusqu'à six mois. À partir de cet âge, des aliments solides adéquats doivent être progressivement introduits, au bon moment. Les bonnes conditions d'hygiène sont essentielles, car la consommation d'eau insalubre et un accès insuffisant aux soins peuvent provoquer des épisodes répétés de diarrhés, qui, à leur tour, sont facteurs de malnutrition. [caption id="attachment_4212" align="aligncenter" width="217"] Le pesage de l’enfant permet de constater une éventuelle malnutrition chronique dès les 1 000 jours.[/caption] La Journée nationale de la nutrition pour animer la coordination La célébration de la Journée nationale de la nutrition (JNN) 2016 a été placée sous le thème « Avançons ensemble et coordonnons nos actions pour assurer les 1 000 premiers jours de l’enfant ». Un thème qui renvoie à la nécessité d’une coordination des interventions plurielles pour assurer l’efficacité durant la fenêtre d’opportunité des mille premiers jours. Les participants devaient alors proposer une prestation commune répondant à un objectif commun et démontrant clairement l’implication du secteur dans la lutte contre la malnutrition. Huit villages ont été créés, à savoir ceux de la Nutrition spécifique, de la Sécurité alimentaire, de la Communication, du WASH, de l’Agro-alimentaire et du commerce, de l’Environnement, de la Protection sociale et de l’urgence, et celui de l’Éducation. Près de 90 participants ont intégré les différents villages. Avec les partenaires de développement, le secteur privé, la société civile et les ministères du gouvernement, l’ONN développe une approche cohérente et multisectorielle pour lutter contre la malnutrition. Harijaona Ravelonarivo - « Une bonne nutrition dépend de la quantité et surtout de la qualité » Ce responsable au sein de l’Office national de nutrition évoque la sécurité alimentaire auprès des ménages. Quel est le rôle de l’agriculture et de la sécurité alimentaire des ménages dans la lutte contre la malnutrition ? Il est important de valoriser la sécurité alimentaire des ménages afin de favoriser la lutte contre la malnutrition. Pour ce faire, l’amélioration et le suivi auprès des ménages, à travers la formation agricole, constituent un moyen de lutte contre ce fléau. La sécurité alimentaire assure la disponibilité d’une alimentation saine et équilibrée quotidiennement dans le foyer. Quels sont les éléments à prendre en compte pour favoriser la sécurité alimentaire des ménages ? Il est admis, actuellement, que l’augmentation de la production agricole ne suffit pas à elle seule à assurer la sécurité alimentaire. Encore faut-il que les ménages aient accès aux vivres, accès qui se distingue de la disponibilité. Une famille trop pauvre ne peut acheter des produits, même si ceux-ci sont présents sur le marché. Il faudrait pourtant que les ménages sachent utiliser à bon escient ces aliments. Une bonne nutrition ne dépend pas seulement de la quantité mais aussi et surtout de la qualité. Quatre piliers sont à prendre en compte, à savoir : la disponibilité des aliments, l’accessibilité des produits pour chaque ménage, l’utilisation des vivres et enfin la stabilité, c’est-à-dire la conservation et la transformation alimentaire. Comment la coordination a-t-elle été mise en place dans votre village durant la Journée nationale de la nutrition (JNN) ? La JNN a été une version plus petite de cet aspect de notre travail. Nous coordonnons les interventions de nos partenaires et nous leur donnons l’opportunité de se développer dans le domaine et d’agir de concert avec les autres intervenants dans la lutte contre la malnutrition. Nous avons décidé de valoriser la chaine d’activités relatives à la sécurité alimentaire. Nous avons déterminé les points principaux à partir des quatre piliers. Chaque partenaire s’est positionné en fonction de leurs activités que nous avons classifiées en onze thèmes. Ensuite, nous avons regroupé ces activités et les avons agencées. Ceux qui avaient des activités similaires se sont concertés afin de proposer un service cohérent avec le reste de la chaine. Page réalisée en collaboration avec l’Office national de nutrition (ONN)
La malnutrition est un problème de santé et de développement majeur. Malgré les efforts entrepris, les défis restent immenses, d’où la nécessité d’une bonne coordination pour assurer l’efficacité des interventions. Deux millions d’enfants sont victimes de la malnutrition chronique. Ce fléau s'attaque au développement physique et cognitif des enfants. Une tragédie trop souvent ignorée et dont les conséquences restent sous-estimées. Le retard de croissance, conséquence de la malnutrition chronique, est bien plus qu'un problème d'enfants trop petits pour leur âge. Il leur fait aussi courir le risque d'une vie fragilisée, rendue plus vulnérable face à la maladie, à la pauvreté et à l'injustice. Les carences nutritionnelles subies par un enfant au cours des deux premières années de la vie d’un enfant sont une menace pour le développement de son cerveau. Elles peuvent réduire ses capacités d'apprentissage, augmentant le risque d'échec scolaire et impactant, à terme, son niveau de vie. « Les adultes ayant souffert de retard de croissance dans leur enfance gagnent moins d’argent que leurs semblables. Ils sont également davantage sujets aux maladies chroniques comme le diabète, l'obésité et les maladies cardiovasculaires », avoue le docteur Harinelina Randriamasiarijaona du service de la Nutrition du ministère de la Santé publique lors de son intervention à la Journée nationale de la nutrition. Le tableau est bien noir mais les choses peuvent changer. Le combat contre la malnutrition constitue même une opportunité majeure de développement, pour autant qu'existe la volonté politique de le mener. La période des 1 000 premiers jours de vie est une période-clé pour le développement de l’enfant. C’est pendant cette période que le capital-santé de l’enfant et de l’adulte à venir se dessine. Elle constitue ainsi une fenêtre d’opportunité à saisir en termes de prévention. Investir sur la période-clé, qui va de la conception d'un bébé à son deuxième anniversaire, peut changer une vie entière. C'est une fenêtre d'action dans laquelle l'impact des interventions est maximal. Hygiène Les femmes enceintes ont besoin de nutriments essentiels comme le fer et l'acide folique, et les nouveaux-nés, du lait maternel, cette « super nourriture » naturelle, dès la première heure suivant la naissance et exclusivement jusqu'à six mois. À partir de cet âge, des aliments solides adéquats doivent être progressivement introduits, au bon moment. Les bonnes conditions d'hygiène sont essentielles, car la consommation d'eau insalubre et un accès insuffisant aux soins peuvent provoquer des épisodes répétés de diarrhés, qui, à leur tour, sont facteurs de malnutrition. [caption id="attachment_4212" align="aligncenter" width="217"] Le pesage de l’enfant permet de constater une éventuelle malnutrition chronique dès les 1 000 jours.[/caption] La Journée nationale de la nutrition pour animer la coordination La célébration de la Journée nationale de la nutrition (JNN) 2016 a été placée sous le thème « Avançons ensemble et coordonnons nos actions pour assurer les 1 000 premiers jours de l’enfant ». Un thème qui renvoie à la nécessité d’une coordination des interventions plurielles pour assurer l’efficacité durant la fenêtre d’opportunité des mille premiers jours. Les participants devaient alors proposer une prestation commune répondant à un objectif commun et démontrant clairement l’implication du secteur dans la lutte contre la malnutrition. Huit villages ont été créés, à savoir ceux de la Nutrition spécifique, de la Sécurité alimentaire, de la Communication, du WASH, de l’Agro-alimentaire et du commerce, de l’Environnement, de la Protection sociale et de l’urgence, et celui de l’Éducation. Près de 90 participants ont intégré les différents villages. Avec les partenaires de développement, le secteur privé, la société civile et les ministères du gouvernement, l’ONN développe une approche cohérente et multisectorielle pour lutter contre la malnutrition. Harijaona Ravelonarivo - « Une bonne nutrition dépend de la quantité et surtout de la qualité » Ce responsable au sein de l’Office national de nutrition évoque la sécurité alimentaire auprès des ménages. Quel est le rôle de l’agriculture et de la sécurité alimentaire des ménages dans la lutte contre la malnutrition ? Il est important de valoriser la sécurité alimentaire des ménages afin de favoriser la lutte contre la malnutrition. Pour ce faire, l’amélioration et le suivi auprès des ménages, à travers la formation agricole, constituent un moyen de lutte contre ce fléau. La sécurité alimentaire assure la disponibilité d’une alimentation saine et équilibrée quotidiennement dans le foyer. Quels sont les éléments à prendre en compte pour favoriser la sécurité alimentaire des ménages ? Il est admis, actuellement, que l’augmentation de la production agricole ne suffit pas à elle seule à assurer la sécurité alimentaire. Encore faut-il que les ménages aient accès aux vivres, accès qui se distingue de la disponibilité. Une famille trop pauvre ne peut acheter des produits, même si ceux-ci sont présents sur le marché. Il faudrait pourtant que les ménages sachent utiliser à bon escient ces aliments. Une bonne nutrition ne dépend pas seulement de la quantité mais aussi et surtout de la qualité. Quatre piliers sont à prendre en compte, à savoir : la disponibilité des aliments, l’accessibilité des produits pour chaque ménage, l’utilisation des vivres et enfin la stabilité, c’est-à-dire la conservation et la transformation alimentaire. Comment la coordination a-t-elle été mise en place dans votre village durant la Journée nationale de la nutrition (JNN) ? La JNN a été une version plus petite de cet aspect de notre travail. Nous coordonnons les interventions de nos partenaires et nous leur donnons l’opportunité de se développer dans le domaine et d’agir de concert avec les autres intervenants dans la lutte contre la malnutrition. Nous avons décidé de valoriser la chaine d’activités relatives à la sécurité alimentaire. Nous avons déterminé les points principaux à partir des quatre piliers. Chaque partenaire s’est positionné en fonction de leurs activités que nous avons classifiées en onze thèmes. Ensuite, nous avons regroupé ces activités et les avons agencées. Ceux qui avaient des activités similaires se sont concertés afin de proposer un service cohérent avec le reste de la chaine. Page réalisée en collaboration avec l’Office national de nutrition (ONN)