Lumière éteinte entre Fenoarivo et Ampitatafika


Je me souviens avoir écrit : « Fenoarivo, à l’instar de la grande majorité des localités de Madagascar, est encore affectée par la fracture numérique, sans parler du délestage en électricité, en attendant la généralisation de l’accès aux énergies renouvelables, dont la démonstration est assurée depuis deux ans par un don chinois de poteaux solaires tout le long des 3 kilomètres de la digue Ampitatafika-Fenoarivo. Malheureusement, et comme pour nombre d’infrastructures à Madagascar, une fois passée l’inauguration, l’entretien ne se voit affecté d’aucun crédit, quand ce ne sont pas le vandalisme ou la délinquance qui déterrent les batteries ou abattent les poteaux, pour recycler le métal ou voler les panneaux solaires » (Chronique VANF, «Un amour de bibliothèque», 07.01.2016). Je me souviens avoir également écrit : « Hélàs. Quand une route comme celle entre Ampitatafika et Fenoarivo (à dix kilomètres de Manjakamiadana par la RN1) a pu être éclairée par une belle rangée de lampadaires solaires, mais que les accumulateurs sont déterrés ou que les lampes tombent en panne sans que personne ne s’en occupe, notre obscurité demeure à des années-lumière de la Formule 1 » (Chronique VANF, «Voir Bakou et ne pas mourir», 22.06.2016). Je signalais l’heureuse apparition de cette rangée de poteaux solaires le long des trois kilomètres entre Fenoarivo et Ampitatafika, sur la RN1, dans une Chronique d’avril 2014 («La République en deçà de l’administration coloniale»). Empruntant régulièrement cette route digue, je tenais régulièrement le compte des poteaux qui ne s’allumaient plus, simplement parce que les batteries avaient été détérés et volées. Pour découvrir, juillet 2016, ces premiers poteaux tristement à terre, délestés de leur panneau solaire. Les autorités, qui devraient être concernées, attendent sans doute que tous les panneaux soient abattus, dépecés et emportés, pour être réellement débarrassées du problème. Quelque part, on savait déjà que la mentalité en décadence constante depuis 2009, depuis 2002, depuis 1991, depuis 1972, n’allait pas permettre une durée de vie trop optimiste à ce don chinois. Tout aussi sûrement, on était déjà résigné aux conséquences inéluctables de l’indifférence des pouvoirs publics. Avec encore plus de certitude, on connaît depuis trop longtemps l’incapacité structurelle du «Fanjakana» à allouer le moindre kopeck à l’entretien de réalisations qui ont le malheur de ne plus pouvoir être inaugurées, avec gesticulations médiatiques et publicités égotistes. Oserait-on attendre que ceux qui ont fourni cet éclairage solaire rééditent leur geste en attendant que l’incurie administrative couplée à la prédation privée débouche au même lamentable résultat   On attendrait qui : le Commandant de la Gendarmerie Nationale, Monsieur le Ministre, Monsieur le président de la République   Sachant que, ni les communes riveraines, ni le Fanjakana malgache, ni aucun État au monde, n’a les moyens d’affecter un policier ou un gendarme au pied de chaque poteau solaire, derrière chaque panneau de signalisation, c’est à l’autorité de proximité de veiller sur les poteaux solaires entre Fenoarivo et Ampitatafika. La meilleure manière reste l’éducation civique, à l’école, à l’église, au temple, sur les places de marché, partout où un message précis et répétitif peut être partagé au plus grand nombre. Mais, une reprise en main s’impose comme mesure conservatoire, par le rappel à leurs responsabilités des autorités, conjuguée à des sanctions exemplaires contre les délinquants. Par Nasolo-Valiavo Andriamihaja
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