Salon de l’industrie - Une politique protectionniste réclamée


Les conditions pour le décollage du secteur sont presque toutes réunies. Les industriels sont optimistes malgré tout.   Rassuré. C’est dans cet état d’esprit que devraient se trouver les industriels malgaches, selon les opinions émises durant la cérémonie officielle d’ouverture de la quatrième édition du Salon de l’industrie de Madagascar, hier à la salle d’exposition Forello Tanjom­bato. Le secteur industriel représente uniquement 15 % du PIB, pourtant les soixante-quatorze membres du Syndicat des Industries de Madagascar (SIM) offrent des emplois à près de soixante mille Malga­ches, en contribuant à hauteur du quart des recettes fiscales de l’État. « Une situation qui pourrait nettement évoluer, si la balance des mouvements d’importation de produits étrangers est bien maîtrisée », selon Fredy Rajaonera, président du SIM. Il ajoute que « le phénomène de concurrence déloyale ne fait que s’accroitre présentement. Un point sur lequel l’État est beaucoup trop léthargique ». Célébrant aujourd’hui ses soixante ans d’existence, le syndicat peine, malgré toute son expérience, à atteindre une vitesse de croisière notable. Une situation qui se base sur de nombreux paramètres à l’instar de l’insécurité, les commerces prolifiques de produits étrangers de provenance quasi-inconnue, ou encore la précarité du secteur énergétique qui est pourtant une condition sine qua non pour développer l’industrie d’un pays. Garantie Malgré un contexte défavorable, certains opérateurs arrivent tout de même à maintenir le cap. À l’image de la Star qui en est, à présent, à sa soixante cinquième année de service, à prôner le label « Vita malagasy ». Ou encore le groupe Ramanan­draibe qui souffle, cette année, ses quatre-vingt-dix ans d’existence. Des enseignes qui ont réussi à survivre, malgré l’inexistence de législation concrète encadrant le secteur industriel, qui est à présent garni par la présence massive de jeunes startupers. Malgré un climat des affaires incertain à l’image de l’instabilité de la monnaie nationale pénalisant les visées de développement des entreprises malgaches à l’international, ces jeunes industriels tentent tout de même l’aventure en constatant l’existence de certaines garanties, à l’image des solutions de protection du change par la couverture des importations et exportations proposée par la Bni Madagascar lors des opérations internationales. Ces solutions entrent dans le cadre de cette politique protectionniste tant espérée par ces opérateurs pour booster les perfor­mances des industries dans le pays. « Nous avons pu concevoir et amender les textes de la loi sur le développement industriel, l’année dernière. Un exploit qui devrait porter la part de l’industrie à 25 % du PIB d’ici 2025 », s’enthousiasme le président du syndicat.  
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