Loisirs - Bande dessinée - Quand le sixième art s’adresse aux adultes


Loin de l’univers rose et ludique des bandes dessinées pour enfants, les bédés pour adultes font allusion à des réalités parfois dures à croire. Les histoires peuvent prendre des dimensions difficiles à réaliser…même pour le septième art, le cinéma. [caption id="attachment_64799" align="alignleft" width="300"] Franco Leclerc livre ses secrets pendant l’exposition « La BD s’affiche à l’IFM ».[/caption] L’histoire porte le dessin et vice versa, pour la bande dessinée. L’approche s’avère similaire quand le bédéiste s’adresse à son public. Comme les adultes ont souvent besoin de sensations fortes, les histoires et les illustrations demandent un peu plus de créativité tout en restant plausibles. Entre fiction, polar, frisson, et autres, l’artiste peut se permettre tous les fantasmes mais il doit rester proche de la réalité. Quelques bédéistes malgaches choisissent de s’exprimer à travers des sujets socio-politico-économiques avec une pincée de sexe, de drogue et de rock&roll. Les mineurs ne peuvent pas plonger leur nez dans ce tourbillon qui reflète une partie de la réalité. Du Vita malagasy Avec ses trois œuvres publiées et mises en vente en France, le bédéiste malgache, Franco Leclerc continue sa lancée en s’adressant aux adultes. « Je m’inspire de tout ce qui se passe autour de moi. C’est ma façon de relater la réalité. Le côté sociétal m’intéresse beaucoup. Les faits divers dans les journaux constituent une source d’inspiration importante pour moi », confie Franco Leclerc. « Société des antithèses », « La fille volée », et « Joyeuses retrouvailles » sont dévorés pour se rendre compte que la fiction rattrape la réalité. Franco travaille actuellement sur un polar intitulé « Haza Lahy, Enquête en territoire Vezo », aux éditions Des Bulles Dans l’Océan, La Réunion. [caption id="attachment_64800" align="alignleft" width="216"] La couverture de son premier livre d’auteur sorti en 2010[/caption] [caption id="attachment_64801" align="alignleft" width="217"] La fille volée » sortie en 2015.[/caption]   À quel prix ? Une bande dessinée se vend, en moyenne, dix à vingt euros, soit le salaire minimum à Madagascar. Peu de Malgaches peuvent se permettre de s’en offrir. « Peu d’éditeurs s’intéressent aux bédés pour adultes à Madagascar. Les consommateurs de nos œuvres sont majoritairement des étrangers. En plus, nous sommes obligés d’acquérir de la reconnaissance à l’extérieur pour percer à Madagascar. Dans les autres pays, c’est plutôt l’inverse », se lamente Franco. En termes de rentabilité, il avoue que c’est un travail qui paie mais il ne suffit pas à nourrir sa famille. Raison pour laquelle presque tous les bédéistes exercent une autre profession parallèle. [caption id="attachment_64804" align="alignleft" width="212"] « Haza lahy » sortira bientôt.[/caption] [caption id="attachment_64805" align="alignleft" width="208"] Couverture de « Joyeuses retrouvailles », œuvre sortie en 2016.[/caption] Autodidacte La plupart de nos bédéistes ont forgé leur art dans leurs cahiers de cours quand ils fréquentaient l’école. « J’étais passionné d’histoires et d’images depuis tout-petit. Mes cahiers de cours étaient truffés de dessins de mangas de l’époque. Il m’est même arrivé de recopier toutes les planches d’une bande dessinée que j’appréciais bien et que je ne pouvais pas acquérir, faute d’argent », se souvient Franco. Par la force du travail et de la persévérance, le bédéiste autodidacte Franco Leclerc arrive à percer dans le domaine de la bande dessinée.  
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