Insertion scolaire - Les jeunes filles s’accomplissent grâce au «Villagio Afaka»


Le Centre du jour de Toliara, dans le but de réinsérer des jeunes dans la vie scolaire, a réussi son pari. D’autres projets sont en gestation. Sur la voie de la réussite. Lucia, 14 ans, est élevée au Centre du jour de l’association « Villagio Afaka», depuis qu’elle a 9 ans. La jeune fille est aujourd’hui en classe de Troisième et rêve de devenir journaliste. Elle a appris à connaître la valeur de l’éducation, à soigner son comportement pour pouvoir vivre mieux. Sa famille ne pouvait pas assurer sa scolarité et elle a été choisie par le Centre « Villagio Afaka » pour qu’elle puisse continuer ses études primaires et secondaires. Nombreuses autres enfants issus de familles défavorisées des quartiers de la ville de Toliara sont dans le cas de Lucia, . « L’éducation que nous offrons reflète au mieux ce que doit être la vie dans un village avec un père, une mère, des frères et des sœurs », explique Dera Mampionona Razafim­bolatiana, coordonnateur national du Centre. « L’éducation ne consiste pas seulement à leur apprendre les mathématiques ou la grammaire mais il s’agit surtout d’ouvrir leurs esprits sur ce que doivent être la valeur humaine et le comportement humain dans la vie en société. L’école des parents nous est également d’une grande aide », renchérit le directeur du centre. Les jeunes filles comme Lucia apprennent, par exemple, à surveiller leur cycle menstruel et connaître ainsi l’importance de ne pas tomber enceinte trop jeune. « Nous offrons chaque mois des serviettes hygiéniques, et cela nous permet de détecter qui en a pris ou n’en a pas pris, c’est une forme de suivi » ajoute-t-il. Le centre permet, d’ailleurs, aux jeunes filles et aux jeunes adolescents de savoir « se protéger contre les agissements de la société ». Autonomie Deux cent quatre autres enfants sont pris en charge au centre, de la classe de Douzième aux Terminales. Ils bénéficient de deux rations de repas par jour, le matin et à midi, d’une valeur de 1 500 ariary par enfant. Les fournitures scolaires sont également prises en charge. Avec les soins et les indemnités alloués aux enseignants privés, l’association « Villagio Afaka » débourse ainsi 120 000 ariary par enfant par mois. Et parce que c’est un centre du jour, les enfants rentrent chez leurs parents ou tuteurs à partir de 17 h. « C’est là que commence la pratique de ce qu’on leur apprend au centre », souligne Dera Razafimbolatiana. Lutter contre l’oisiveté, contribuer aux tâches ménagères, et apprendre à ne pas tomber dans des tentations comme le vol mais plutôt améliorer au mieux leur foyer, tels sont les objectifs. Par ailleurs, l’association offre des bourses à vingt-et-un étudiants ayant réussi le secondaire et poursuivant leurs études supérieurs à l’Université de Maninday, Toliara. Le projet concocté par l’association « Villagio Afaka » a pour but de mettre en œuvre un programme d’orientation et de formation professionnelle en s’inspirant de modèles professionnels. Certains parents de ces enfants sont engagés par le Centre pour y travailler en permanence et le parrainage italien assure encore sa survie, mais d’autres activités peuvent accroître les revenus. L’autonomie du Centre est ainsi envisagée être atteinte au bout de cinq ans.
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