Îles Éparses - Les députés s’en remettent aux instances africaines


L’Assemblée nationale s’invite dans le bras de fer sur les îles éparses. Elle appelle aux bons offices de la SADC et l’Union africaine. Un message d’appuis au gouvernement. Tel est l’objet de la sortie médiatique de l’Assemblée nationale, mercredi, au Centre de conférence internationale (CCI), Ivato, selon un communiqué de presse lu par Christine Razanamahasoa, présidente de cette institution. Une déclaration de soutien donc, dans le cadre du bras de fer diplomatique pour la restitution des îles éparses. Le texte lu par la présidente de la Chambre basse sollicite dans cette bataille diplomatique, par ailleurs, « les bons offices des organisations régionales telles que la SADC [Communauté de développement de l’Afrique australe] et l’Union africaine ». Cet appel aux entités africaines est expliqué par le fait qu’il s’agit ici, « d’un cas de décolonisation encore inachevée d’une partie de notre continent ». Dans le dossier îles éparses, la contre-offensive diplomatique a été déclenchée par le ministère des Affaires étrangères, lundi. Il s’agit d’une contre-attaque au projet de la France de faire de l’archipel des Glorieuses, une réserve naturelle nationale. Le sujet a amené Djacoba Tehindrazanarivelo, ministre des Affaires étrangères, à convoquer Christophe Bouchard, ambassadeur Français. S’en est suivie, une déclaration cinglante. Principe de réciprocité « L’opposition ferme de l’Etat malgache au projet du gouvernement de la République française », a été affirmé par le Chef de la diplomatie lors de la convocation du diplomate français. Une initiative considérée comme « un acte de défiance envers Madagascar ». Dans leur déclaration de mercredi, les députés renchérissent en soutenant qu’ils « trouvent inopportunes et provocatrices », les intentions de la France. Pour sa déclaration, l’Assemblée nationale a soigné le décor. À part le groupe parlementaire « Tiako i Mada­gasikara » (TIM), qui s’est abstenu d’y participer, les députés ont arboré leur écharpe aux couleurs nationales. L’un d’entre eux a même paré du drapeau national. Réagissant à la contre-offensive diplomatique malgache, en marge d’une réunion du bureau permanent, mardi, Christine Razanamahasoa a parlé du principe de réciprocité. Une disposition légale française intègre les îles éparses au sein des Terres australes et an tarc tiques françaises (TAAF). Après la déclaration de mercredi, la présidente de la Chambre basse a été questionnée si le Parlement malgache pourrait prendre l’initiative d’une loi affirmant la souveraineté de Madagascar sur les îles éparses. Ceci en vertu du principe de réciprocité. « L’Assemblée nationale est une institution de représentation. Nous portons la voix des Malgaches. (…) Rien ne nous empêche donc, de prendre pareille décision sur ces îles », réplique-t-elle, en ajoutant, « nous sommes toutefois, encore dans une phase de négociation. Cela nécessite, toutefois, un respect mutuel ».
Plus récente Plus ancienne