Conseil des ministres - Les abrogations créent un vide


Une vague d’abrogation d’actes de nomination a déferlé durant les cinq derniers conseils des ministres. Une large majorité des personnes limogées n’ont, pour l’instant, pas été remplacées. Vacant. Du moins sur la forme, plusieurs postes au sein de l’administration publique sont inoccupés. La cause, les vagues d’abrogationd d’acte de nomination décidées durant les cinq derniers conseils des ministres. Dans la majorité des cas, la nomination de nouveau hauts responsables ministériels et administratifs n’arrivent, pourtant, pas à suivre la cadence. À l’instar de celui de mercredi, les réunions hebdomadaires du pouvoir exécutif, présidé par le Président de la République, ont apporté leur vague de limogeage. Parmi les évictions actées le 20 mars, il y a, par exemple, celui du directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNaPS). Il y a, également, l’abrogation des actes de nomination « des préfets », comme le rapporte le communiqué du conseil des ministres du 20 mars. Plus précisément, une source au ministère de l’Intérieur explique qu’il s’agit de l’éviction de trois préfets, à savoir, ceux de Sambava, Antsirananana et Tsiroanomandidy, ainsi que d’un préfet de police, celui de Nosy-Be. Lors d’un point de presse, hier, Lalatiana Rakotondrazafy Andriaton­garivo, ministre de la Communication et de la culture, a expliqué que « (…) dans le cadre du changement à mettre en place, le pouvoir estime que ces préfets ne remplissent pas les critères requis pour occuper des postes à haute responsabilité ». Le fait que les nouvelles nominations prennent du temps à être signées, ralentirait, pourtant, la dynamique au sein de l’administration publique. Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, mercredi, le ministère des Affaires étrangères concède que « le fonctionnement de nos représentations extérieures a connu un léger ralentissement dû à la procédure requise pour la nomination des acteurs budgétaires causée par l’abrogation des chefs de mission diplomatique et consulaire ». Due diligence Dans des départements, des activités seraient même en stand-by, étant donné que les hauts responsables évincés ne sont pas encore nommés. Ce serait surtout le cas pour les ministères où des départements ont été jumelés. Tous les ministres, surtout, ceux qui ont été conjugués ont été invités à élaborer un nouvel organigramme. Plusieurs nouvelles directions attendent encore, leur directeur. Le limogeage sans remplacement, des directeurs généraux au sein du ministère de l’Economie et des finances lors du conseil des ministres du 27 février, a, notamment, fait craindre aux fonctionnaires un bouleversement du processus d’allocation des soldes. La nomination du directeur général des Finances et des affaires générales, intervenue lors du conseil des ministres du 7 mars, a, toutefois, évité un contretemps dans le paiement des salaires des fonctionnaires et des pensions.Cette entité a phagocyté, notamment, la direction générale de la Gestion financière du personnel de l’État. La ministre de la Commu­nication réfute, cependant, l’éventualité d’un blocage ni le ralentissement du travail administratif. « Si c’était le cas, ce serait de la mauvaise foi puisque tous les ministres ont reçu la consigne d’émettre des notes d’intérim pour chaque poste en attendant », soutient la porte-parole du gouvernement. Certes, mais un intérimaire n’a, toutefois, pas la même latitude qu’un responsable officiellement nommé. Le communiqué du ministère des Affaires étrangères parle de « rôle de gestionnaires d’activités ». S’agissant de la gestion des deniers publics, l’éviction des anciens hauts responsables auprès du ministère des Finances, impacterait l’élaboration de la loi de Finances rectificatives (LFR). « Le texte sera prêt dans les délais impartis, mais non sans difficulté puisque les intérims n’ont pas encore l’envergure nécessaire », indique une source avisée. La ministre Rakoton­drazafy Andriatongarivo affirme, toutefois, que dans certains cas, le limogeage aurait été nécessaire puisqu’il y aurait eu ceux qui « ramaient à contre-courant ». Sur le retard pris par les remplacements, elle avance que « l’État applique le principe du « Due diligence ». Aussi, chaque nomination est précédée d’une enquête de moralité. Une procédure qui peut prendre du temps ».
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