Partenariat avec le FMI - La Jirama tente de sauver les meubles


Les dirigeants de la Jirama multiplient les gestes de bonne volonté pour montrer aux bailleurs leur détermination à améliorer la gouvernance. La Jirama se devait de faire un geste. Après leur nomination, les nouveaux membres du Conseil d’administration devaient afficher leur volonté d’améliorer la gouvernance au sein de la Compagnie nationale de la distribution d’eau et d’électricité. Alors que le Fonds monétaire international (FMI), par le biais de son représentant résident, Patrick Imam, craint que « les problèmes financiers de la Jirama semblent apporter de l’ombre à la bonne avancée constatée dans la mise en œuvre du programme de Facilité élargie de crédit », la compagnie se lance dans une opération de ratissage destinée à démontrer sa détermination à trouver les moyens de réduire le déficit de ses caisses. C’est ainsi que des investigations sont menées à l’interne afin de débusquer les voleurs d’électricité. À cela s’ajoute la multiplication des annonces relatives au passage au fuel lourd pour faire fonctionner les centrales thermiques. Car comme le dit Patrick Imam, « le passage de l’utilisation du gas-oil au fuel lourd, ou l’augmentation du taux de recouvrement des recettes sont des exemples concrets que la Jirama pourrait prendre pour réduire son déficit ». Suivi L’idée est de limiter autant que possible le recours aux subventions dont le montant demandé par l’ancienne équipe dirigeante de la société d’État s’élève à 750 milliards d’ariary. Surtout que selon le représentant du FMI, « il se pourrait qu’une grande partie du montant avancé se trouve déjà dans les économies que la Jirama elle-même pourrait poursuivre ». En désignant des nouveaux dirigeants à la tête de la Jirama, le Gouvernement avait déjà dans l’idée de convaincre ses partenaires de sa volonté à aller de l’avant dans la réforme et dans l’amélioration de la gouvernance de la compagnie. Une stratégie qui semble avoir satisfait les partenaires techniques et financiers de la Grande île. « Nous y voyons la volonté des autorités de vouloir faire avancer les choses et d’accélérer les réformes prévues notam­ment en matière de gouvernance », a reconnu Patrick Imam. Selon ce dernier, « la restructuration de la Jirama étant au cœur du programme économique du gouvernement soutenu par le Fonds, celui-ci suit avec intérêt son évolution vu son implication à la fois sur le plan macroéconomique et budgétaire ». Les gestes de la Jirama s’avèrent alors primordiaux à la veille de l’évaluation que mènera en mars la mission officielle du FMI. En attendant le lancement des procédures de recrutement et de changement de statuts, les autorités, à travers le Premier ministre ont annoncé la semaine dernière qu’elles ne verseront pas un ariary de plus que ce qui était prévu dans le budget 2017 à la compagnie. Lova Rabary-Rakotondravony
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