Inondations - L’État retrousse les manches


Un conseil des ministres restreint s’est tenu au palais d’Etat d’Ambohitsorohitra, hier. Les dispositions à prendre et les actions à entreprendre pour faire face aux intempéries ont été au centre des discussions. Anticipation et coordination. Voilà les mots clés du conseil des ministres restreint qui s’est tenu au palais d’Etat d’Ambohitsorohitra, hier. Une réunion exceptionnelle de quelques membres de l’Exécutif afin de parer aux conséquences des intempéries qui s’abattent sur plusieurs localités du pays. Antananarivo et ses environs ont été les premiers à subir les conséquences des intempéries, avec une forte montée des eaux dans plusieurs quartiers. Avec l’annonce d’un cyclone qui va traverser le pays dans les jours à venir, la situation pourrait être plus compliquée et s’élargir à d’autres régions. L’Etat a donc peaufiné ses armes afin d’être au taquet. Les discussions ont, essentiellement, porté sur trois points, à savoir un bilan de la situation, la question de l’approvisionnement des Produits de première nécessité (PPN), et les mesures à prendre pour sauver les récoltes des rizières qui sont submergées par l’eau. Après un état des lieux présenté par le général Elak Olivier Andrianjaka, directeur général du Bureau de la gestion des risques et des catastrophes (BNGRC), Andry Rajoelina, président de la République a émis ses recommandations. Il a insisté sur l’importance de l’anticipation et la coordination des actions. Le but est d’être prêt à faire face à tous les scénarios et être immédiatement opérationnel face aux urgences. Une partie de l’opinion publique regrette, en effet, un retard de la réaction des autorités et le manque de coordination face à l’inondation qui a touché les quartiers d’Antananarivo. Ce manque de coordination s’est, notamment, manifesté durant l’ouverture des centres d'accueil des sinistrés. Pour d’autres, une anticipation aurait pu atténuer la montée des eaux. L’Exécutif a, visiblement, tiré les leçons de cette semaine d’intempérie à Antananarivo. Concernant la capitale, en particulier, l’assainissement sera intensifié. Outre les infrastructures désuètes, le fait que les canaux d’évacuation aient été obstrués par les détritus est une des causes de l’inondation. La hausse des prix ou l’insuffisance des PPN font, par ailleurs, partie des hantises face aux catastrophes naturelles. Edgard Razafindravahy, ministre de l’Industrie, du commerce et de la consommation, a toutefois, rassuré que les réserves de riz et de PPN sont amplement suffisantes, rapporte le communiqué du conseil des ministres. Les remblais sauvages dénoncés Toujours selon le communiqué du conseil des ministres, il n’y a pas de souci à se faire quant à la stabilité des prix, notamment, grâce à l’arrivée sur le marché des “Vary tsinjo”. La distribution du riz à bas prix dans les localités du pays sera aussi accélérée. Les prix de référence sont 500 ariary le Kapoaka à Antananarivo et 600 ariary dans les autres régions, à cause des frais de transport. Ces dernières 24 heures, par exemple, Ihosy, Beloha, Antanimora, Ambovombe, Tsihombe, Ampanihy et Fianarantsoa, ont reçu plusieurs tonnes de “Vary Tsinjo”. Afin de préserver les récoltes de riz dans la capitale et ses environs, du reste, un plan de “drainage de pointe” des eaux sur 300 hectares de rizières à Sabotsy Namehana et 50 hectares à Antehiroka a, également, été acté, hier.Harifidy Ramilison, ministre de l’Agriculture et de l’élevage, invité sur le plateau de la télévision nationale, hier, a indiqué que ce plan sera mis en œuvre dès aujourd’hui. L’éducation a, également, été discutée durant le conseil des ministres à Ambohitsorohitra. L'exposée fait Marie Michelle Sahondrarimalala, ministre de l’Education nationale, affiche comme objectif “la continuité pédagogique”. Tablant sur les expériences acquises de la crise sanitaire, le département mettra en œuvre un “protocole pédagogique”, qui prévoit notamment, des aménagements horaires pour que les cours puissent continuer malgré les aléas. Des kits scolaires seront, également, distribués aux élèves sinistrés à cause des intempéries. Sur le plan administratif, l’accélération de la distribution des carnets de Fokontany biométrique a été requise par le conseil des ministres. Il s’agit de faire d’une pierre, deux coups. Encourager les citoyens et chaque ménage d’avoir une existence légale et par la même occasion, faciliter l’organisation de la distribution des aides sociales, le cas échéant et éviter qu’il y ait des laisser pour compte, faute d’inscription légale auprès des Fokontany. Le communiqué de presse du conseil des ministres d’hier souligne, par ailleurs, que la consigne présidentielle concernant la suspension des remblais à Antananarivo, a été réaffirmée à Ambohitsorohitra. La missive constate “des illégalités dans le secteur du remblayage de terrain”. Elle dénonce aussi que “les remblais sauvages sont parmi les principales causes de la montée des eaux”. Il a été rappelé durant la réunion d’hier, qu’en raison de l’insuffisance des zones tampon à Antananarivo, le Chef de l’Etat a donné comme consigne, durant un conseil des ministres en 2019, que la délivrance des permis de remblais soit suspendue. Hier, il a été soulevé, cependant, qu’actuellement “des constructions se trouvent sur des zones tampon, ainsi que sur des zones inconstructibles”. Le conseil des ministres d’hier a décidé de diligenter un audit de ce secteur, tout en réaffirmant la consigne présidentielle de 2019.
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