Archéologies multiples


C’est avec plaisir que j’ai revu les professeurs Jean-Aimé Rakotoarisoa et Rafolo Andrianaivoarivony, à la remise de prix du concours «Ny Foko sy Ny Tany» (premier prix remis à l’équipe «Ambatovinaky» composée de Helihanta Rajaonarison, Noely Ratsimiebo, Claude Bavoux, Rindra Ramasomanana, et Razanadrakoto Alphonsine la doyenne du quartier : sauvegarde du patrimoine architectural de la ville d’Antananarivo, constructions traditionnelles et promenades chargées d’histoire). De mémoire, il y a presque vingt ans, en 2003, je les avais convaincus de m’accompagner à Anjakahidro. Escalader une petite montagne et inspecter un village fortifié ancien au sommet. Pour la petite histoire, et au jugé, les deux archéologues ont indiqué une fourchette XVIIè-XVIIIè siècles. Quand je vois ce que les vatolampy granitiques des collines alentour deviennent sous la pression «anthropique» (jargon poli pour signaler que des humains enfermés dans le cycle pernicieux d’une joyeuse natalité et de la pauvreté grise mine exercent une prédation physique directe sur la nature, le paysage, les sites historiques), je me dis qu’on a perdu vingt ans de mesures archéologiques préventives et conservatoires. Dans mon agenda de cette année, j’ai noté à la volée : une levée de fonds Andrianamboninolona à l’Eldorado (31 mai), une rencontre avec Mamelomaso à Ankadikely (25 juillet), une réunion des Terak’Andriamasinavalona à la Résidence d’Ankerana (3 août), un déjeuner Andriandranando (15 août), un culte à Ambohitrombihavana (14 septembre), une soirée Zana-dRanavalona (8 novembre). Et plusieurs visites, aux allures de «tournée» : Ankadinandriana (7 novembre), Ambohimalaza (9 novembre), Antsahadinta (19 novembre), Anosimanjaka (24 novembre), Ambohitraina (26 novembre). Je me souviens particulièrement de ce périple Masoandro-Mananina-Ambohipoloalina-Mananjara-Fiakarana-Anjakahidro (10 décembre), conjuguée avec une autre visite à Ambohitraina et Fihasinana (reportée), dont Aina Andrianavalona alimentera sa thèse de doctorat. Tiens, un déjeuner Feon’Imerina (30 novembre) et Radio Lazan’Iarivo au Solimotel (même jour). C’était quoi cette «campagne» à Ankadinandriana (31 octobre), et ce mystérieux «Andriamasinavalona-Antehiroka» (19 octobre)... Une archéologie des pages oubliées de mon agenda. Des rendez-vous épars qui semblent signifier une volonté d’oeuvrer. Qu’en avons-nous fait et qu’en reste-t-il pour que chaque rencontre devienne un inventaire des sites saccagés (le tombeau de Rambolamasoandro), des collines éventrées (Babay), ou des Trano Gasy sous la menace constante de permis de démolir...
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