Décès de Fafah de Mahaleo - Il était une voix


Un de moins. Le groupe Mahaleo ne compte plus que quatre membres après le décès de Fafah, hier matin, parti rejoindre Raoul et Nonot dans l’au-delà à l’issue d’une longue maladie. Cette fois c’est vrai même si tout le monde ne veut pas y croire. Annoncée par dame rumeur sur les réseaux sociaux, la semaine passée, la mort à 65 ans de Famantanantsoa Andria­mihaingo Rajaonarison dit Fafah du groupe Mahaleo est devenue réalité hier matin, à l’hopital Joseph Ravoahangy Andrianavalona où il a été emmené jeudi. Des difficultés respiratoires et un problème d’estomac ont eu raison de sa ténacité. C’est donc unanimement la meilleure voix du pays qui disparaît. Une voix unique, un timbre souvent imité mais jamais égalé. Fafah a occupé une place prépondérante dans le groupe Mahaleo grâce à cette voix inimitable. Personne ne peut chanter à sa place même si beaucoup de jeunes ont des qualités similaires à sa voix. Chaque membre du groupe a ses spécificités complémentaires qui ont fait la légende des Mahaleo mais la voix de Fafah était exceptionnelle. Sa participation était encore annoncée en haut de l’affiche lors du dernier spectacle des Mahaleo au Palais des sports et il tenait à y être, selon Dadah R’Abel, membre du groupe mais son état de santé ne lui a pas permis ce rendez-vous qui aurait pu être son dernier concert. Mais comme il disait dans un duo avec Dada R’Abel, « Tsy misy ny doria » (Rien n’est éternel). Eh oui, même la plus belle voix du monde, ce n’est pas exagéré, ne peut pas être éternelle. Le monde l’a découverte en 1972 avec le groupe Mahaleo. Fafah s’est ensuite distingué dans tous les tubes du groupe avec, notamment « Anaraka anao », « Ise Kely », « Faribolana », « Tia tena tia », « Tsy misy ny doria » et tant et tant d’autres. Fafah le savait très bien et, outre sa carrière au sein du groupe, il prêtait également et, avec la même magnificence, sa voix à des groupes de cantiques ou des troupes de folklore comme Kolibera. Sa simplicité, sa générosité unanimement reconnues par ses pairs artistes, constituent un atout capital dans ses relations avec les gens. Un élément précieux Fafah est à Mahaleo ce que John Lennon était au Beatles. Un élément précieux. Autant ses fans le pleurent tout en soulignant qu’il est impossible de l’oublier, autant l‘hommage de ses amis artistes sont unanimes. Gothlieb, le chanteur et humoriste affirme. « Il n’y a pas deux comme lui. Fafah c’est celui qui, par sa voix, sublimait toutes les chansons de Mahaleo. Il est pour ainsi dire la cerise sur le gâteau au sein du groupe. On ressentait, à travers lui, cette communion unique qui unit le public avec le groupe, qu’on se rassure. Fafah vit à travers ses fans et continuera à nous émerveiller à travers eux ». Olombelo Ricky n’est pas moins élogieux. « C’était quelqu’un qui avait une âme et qui était très simple. Et ce ne sont pas que des éloges funèbres ». La grande Fanja Andriamanantena se dit abattue. « Je suis atterrée. J’ai perdu la voix que j’admirais le plus». Rossy, Rija Ramanantoanina, Rebika avec qui Fafah s’est produit sur scène ont tous eu un mot pour Fafah. Bien évidemment, les réseaux sociaux ont été envahis par les hommages des fans et des simples gens. La voix de Fafah ne pouvait pas laisser indifférent. Ses obsèques s’annoncent populaires. Les veillées funèbres se passent à son domicile à Andohalo. Les funérailles sont prévues mercredi. Son ami Bekoto a parlé d’un concert-hommage au Palais des sports, mercredi. Le ministère de la Communication et de la Culture soutient l’épouse et les quatre enfants de Fafah dans cette épreuve. C’est une véritable icône qui vient de rejoindre les étoiles, laissant les quatre membres restants du groupe Mahaleo bien seuls. Eh oui, comme le chantait Fafah, « Ny vintana sy anjara no handrafitra ny dia » ( La chance et le sort guideront nos pas) . Seule la fatalité pouvait mettre fin à la légende des Mahaleo. Repose en paix Fafah.  
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