Le ministre mauricien des Affaires étrangères, qui a dirigé la délégation mauricienne au sommet du Comesa, fait le point sur la vision et les objectifs de la coopération entre Madagascar et son pays. Y-a-t-il des raisons particulières au fait que le Premier ministre mauricien ne soit pas venu au Sommet du Comesa ? Le Premier ministre ne va pas à tous les sommets. Lorsqu’il ne va pas à un Sommet, il demande toujours à son ministre des Affaires étrangères d’y être. Il n’a pas été au sommet de la SADC au Swaziland. C’est la même chose ici. Par contre il sera présent au sommet de la Francophonie en novembre prochain. Il faut comprendre que le Premier ministre est très sollicité, et il n’y a rien de nouveau dans le fait que le Premier ministre délègue son ministre des Affaires étrangères à assister à ces événements. Vous avez eu, en marge de ce Sommet, une rencontre bilatérale avec le président malgache. De quoi était-il question ? Nous avons eu l’occasion de reprendre des sujets de discussions qui font suite au Memorandum of understanding qu’ont signé le Président malgache et le Premier ministre mauricien en mars dernier, lors de la célébration de la fête de l’indépendance de Maurice. Il s’agit de l’accord-cadre qui trace les domaines de coopération entre Madagascar et l’île Maurice. Il y est d’abord question de la mise sur pied d’une commission mixte bilatérale qui sera l’institution permanente de coopération entre nos deux pays. Cette commission mixte aura un agenda précis qui reflète les intérêts des deux pays et elle sera soutenue par un comité de coordination technique de chaque côté. Nous espérons que la première commission mixte aura lieu en janvier prochain, et j’ai proposé qu’elle se tienne à Maurice. De quoi sera-t-il question au cours de cette commission mixte ? Je voudrais d’abord souligner qu’à Maurice, nous avons un problème réel. Nous sommes coincés dans le piège des pays à revenu moyen. Nous sommes pris au piège parce que le taux de croissance ne dépasse pas 3% et ne permet pas au pays d’émerger comme pays développé. Comment alors percer ce plafond limitatif Pour accroître la croissance de façon conséquente, nous sommes obligés de trouver de nouveaux pôles de développement … C’est la raison pour laquelle nous avons choisi comme piliers de développement : l’économie océanique, l’investissement massif dans le port afin que Port Louis devienne le port régional le plus important dans les dix ans qui viennent. Le troisième pilier reste l’Afrique et quand je parle de l’Afrique, je parle aussi de la région. Cela veut dire que l’île Maurice va s’impliquer de plus en plus dans la région, en Afrique. Il est évident que nous n’avons ni les moyens humains ni les moyens financiers pour faire aboutir ces projets massifs, mais pour la première fois, nous sommes conscients que l’Afrique est devenu notre destin et que l’Afrique et la région sont devenus incontournables. Toutefois, nous n’avons pas la prétention de pouvoir travailler sur tous les pays africains. Ce que nous avons décidé, c’est l’établissement des commissions mixtes avec les partenaires qui sont, pour nous, les plus importants. Et quel est l’intérêt de ces commissions mixtes ? À partir de ces commissions mixtes, il s’agit de développer un programme d’investissement qui sera dans l’intérêt des deux pays en question. Je vais vous donner un exemple. Récemment, nous avons finalisé les discussions avec le Sénégal en vue de la construction d’une zone économique spéciale à Dakar, non loin de l’aéroport. C’est un projet qui implique des dizaines de milliards d’euros d’investissement. Il y a aussi l’exemple du Ghana. Le président ghanéen est venu à Maurice, et nous avons signé, là aussi, un accord cadre qui permette à l’île Maurice et au Ghana de bénéficier des investissements majeurs, principalement au Ghana. Nous avons alors identifié 47 projets où nous pouvons intervenir, pour ne citer que la construction d’une ville TIC (technologie de l’information et de la communication). Ou encore la production de sucre. Nous aurons les mêmes approches avec l’Afrique du Sud, le Kenya, l’Ethiopie, le Mozambique. Nous nous limiterons à quelques pays qui deviendront pour nous des porte-drapeaux, des vitrines de ce que l’île Maurice pourra réaliser sur une base bilatérale. Le cas de Madagascar s’inscrit dans cette approche. Vous disiez vous-mêmes que vous n’aviez ni les moyens humains ni les moyens financiers de ces gros investissements. Comment seront financés tous ces projets ? Cela se passe en fait sur trois étapes. Premièrement, on met en place des commissions mixtes. Deuxièmement, on établit des projets de développement massifs dans la région, et troisièmement, il s’agira de développer des corridors de financement qui puissent assurer le financement extérieur de ces projets. C’est passionnant parce que nous parlons de ressources colossales que Maurice n’a pas, et que Madagascar n’a pas. Vous me demandez comment y arriver. Le Comesa a pris l’initiative de créer la PTA Bank pour participer au développement des pays membres. J’ai proposé au directeur général de cette banque du Comesa d’être celle qui servira d’intermédiaire principale pour développer ces corridors d’investissements. L’idée est de mettre en place des Special purpose vehicles (SPV) qui constitueront des instruments de financements des gros projets. Ces SPV sont des corridors financiers, c'est-à-dire qui pompent les moyens financiers qui existent en Europe, au Moyen Orient, en Asie du Sud est et qui vont les canaliser dans la banque PTA. Celle-ci va ensuite distribuer les financements aux pays de la région en fonction de leurs besoins. C’est un projet majeur, et ce sera le premier projet majeur qui sera mis en place depuis que le Comesa a été créé. Ce projet monumental va permettre à la région d’envisager une croissance économique accélérée. Or, qui dit croissance économique dit aussi développement national, dit surtout création d’emplois.
Le ministre mauricien des Affaires étrangères, qui a dirigé la délégation mauricienne au sommet du Comesa, fait le point sur la vision et les objectifs de la coopération entre Madagascar et son pays. Y-a-t-il des raisons particulières au fait que le Premier ministre mauricien ne soit pas venu au Sommet du Comesa ? Le Premier ministre ne va pas à tous les sommets. Lorsqu’il ne va pas à un Sommet, il demande toujours à son ministre des Affaires étrangères d’y être. Il n’a pas été au sommet de la SADC au Swaziland. C’est la même chose ici. Par contre il sera présent au sommet de la Francophonie en novembre prochain. Il faut comprendre que le Premier ministre est très sollicité, et il n’y a rien de nouveau dans le fait que le Premier ministre délègue son ministre des Affaires étrangères à assister à ces événements. Vous avez eu, en marge de ce Sommet, une rencontre bilatérale avec le président malgache. De quoi était-il question ? Nous avons eu l’occasion de reprendre des sujets de discussions qui font suite au Memorandum of understanding qu’ont signé le Président malgache et le Premier ministre mauricien en mars dernier, lors de la célébration de la fête de l’indépendance de Maurice. Il s’agit de l’accord-cadre qui trace les domaines de coopération entre Madagascar et l’île Maurice. Il y est d’abord question de la mise sur pied d’une commission mixte bilatérale qui sera l’institution permanente de coopération entre nos deux pays. Cette commission mixte aura un agenda précis qui reflète les intérêts des deux pays et elle sera soutenue par un comité de coordination technique de chaque côté. Nous espérons que la première commission mixte aura lieu en janvier prochain, et j’ai proposé qu’elle se tienne à Maurice. De quoi sera-t-il question au cours de cette commission mixte ? Je voudrais d’abord souligner qu’à Maurice, nous avons un problème réel. Nous sommes coincés dans le piège des pays à revenu moyen. Nous sommes pris au piège parce que le taux de croissance ne dépasse pas 3% et ne permet pas au pays d’émerger comme pays développé. Comment alors percer ce plafond limitatif Pour accroître la croissance de façon conséquente, nous sommes obligés de trouver de nouveaux pôles de développement … C’est la raison pour laquelle nous avons choisi comme piliers de développement : l’économie océanique, l’investissement massif dans le port afin que Port Louis devienne le port régional le plus important dans les dix ans qui viennent. Le troisième pilier reste l’Afrique et quand je parle de l’Afrique, je parle aussi de la région. Cela veut dire que l’île Maurice va s’impliquer de plus en plus dans la région, en Afrique. Il est évident que nous n’avons ni les moyens humains ni les moyens financiers pour faire aboutir ces projets massifs, mais pour la première fois, nous sommes conscients que l’Afrique est devenu notre destin et que l’Afrique et la région sont devenus incontournables. Toutefois, nous n’avons pas la prétention de pouvoir travailler sur tous les pays africains. Ce que nous avons décidé, c’est l’établissement des commissions mixtes avec les partenaires qui sont, pour nous, les plus importants. Et quel est l’intérêt de ces commissions mixtes ? À partir de ces commissions mixtes, il s’agit de développer un programme d’investissement qui sera dans l’intérêt des deux pays en question. Je vais vous donner un exemple. Récemment, nous avons finalisé les discussions avec le Sénégal en vue de la construction d’une zone économique spéciale à Dakar, non loin de l’aéroport. C’est un projet qui implique des dizaines de milliards d’euros d’investissement. Il y a aussi l’exemple du Ghana. Le président ghanéen est venu à Maurice, et nous avons signé, là aussi, un accord cadre qui permette à l’île Maurice et au Ghana de bénéficier des investissements majeurs, principalement au Ghana. Nous avons alors identifié 47 projets où nous pouvons intervenir, pour ne citer que la construction d’une ville TIC (technologie de l’information et de la communication). Ou encore la production de sucre. Nous aurons les mêmes approches avec l’Afrique du Sud, le Kenya, l’Ethiopie, le Mozambique. Nous nous limiterons à quelques pays qui deviendront pour nous des porte-drapeaux, des vitrines de ce que l’île Maurice pourra réaliser sur une base bilatérale. Le cas de Madagascar s’inscrit dans cette approche. Vous disiez vous-mêmes que vous n’aviez ni les moyens humains ni les moyens financiers de ces gros investissements. Comment seront financés tous ces projets ? Cela se passe en fait sur trois étapes. Premièrement, on met en place des commissions mixtes. Deuxièmement, on établit des projets de développement massifs dans la région, et troisièmement, il s’agira de développer des corridors de financement qui puissent assurer le financement extérieur de ces projets. C’est passionnant parce que nous parlons de ressources colossales que Maurice n’a pas, et que Madagascar n’a pas. Vous me demandez comment y arriver. Le Comesa a pris l’initiative de créer la PTA Bank pour participer au développement des pays membres. J’ai proposé au directeur général de cette banque du Comesa d’être celle qui servira d’intermédiaire principale pour développer ces corridors d’investissements. L’idée est de mettre en place des Special purpose vehicles (SPV) qui constitueront des instruments de financements des gros projets. Ces SPV sont des corridors financiers, c'est-à-dire qui pompent les moyens financiers qui existent en Europe, au Moyen Orient, en Asie du Sud est et qui vont les canaliser dans la banque PTA. Celle-ci va ensuite distribuer les financements aux pays de la région en fonction de leurs besoins. C’est un projet majeur, et ce sera le premier projet majeur qui sera mis en place depuis que le Comesa a été créé. Ce projet monumental va permettre à la région d’envisager une croissance économique accélérée. Or, qui dit croissance économique dit aussi développement national, dit surtout création d’emplois.