Enseignement supérieur - Pérenniser le financement des recherches


Le travail de recherche est bloqué, faute de financement. Le Bureau Interna­tional du Travail propose un moyen pour appuyer les chercheurs. Une bouffée d’oxygène pour les chercheurs. Christian Ntsay, le directeur du Bureau de pays de l’Organisation international du travail (OIT) a montré sa bonne volonté d’appuyer la recherche à Madagascar. « La mise en place du mécanisme de financement pérenne d’ici 2 ans est un défi que le BIT veut lancer », déclare-t-il dans son discours, pendant la cérémonie d’ouverture de la troisième édition du salon de la recherche au service de l'économie, de l'innovation et de l'emploi à l’Université d’Antananarivo, hier. En effet, à Madagascar, le budget alloué à la recherche est très mince. Il ne représente que 0,014% du Produit Intérieur Brut (PIB), alors qu’il y a 10 ans passés, un chercheur africain a recommandé à ce que ce budget soit de 1% du PIB. Les chercheurs n’ont pas manqué pas de soulever cette difficulté. « Nous sommes bloqués dans nos recherches. Même si leurs résultats sont très intéressants, nous ne pourrions les approfondir, faute de financement », témoigne un enseignant chercheur à l’Université d’Antananarivo, en appuyant que les chercheurs ne peuvent avancer sans les partenaires étrangers. En retard Louisette Razanam­parany, enseignant chercheur en science de l'alimentation et nutrition, donne un exemple. « Nous avions pu démontrer que les feuilles d’“Ana­nambo”, riches en micronutriment, peuvent résoudre le problème de malnutrition qui est persistant à Madagascar. Cette recherche s’est arrêtée là car nous n’avons pas assez de moyen pour continuer », explique-t-elle. Panja Ramanoelina, président de l’Université d’Antananarivo indique que nous sommes en retard, en matière de recherche, toujours à cause de ce manque de financement. « Nous pourrions faire mieux », précise-t-il. Le secteur privé et les partenaires technique et financier de Madagascar sont convaincus depuis la première édition de ce salon, en 2014, des retombées et des dividendes des résultats des recherches, dans la promotion de l’emploi et de l’entrepreneuriat. Christian Ntsay précise, que pour pouvoir mettre en œuvre le mécanisme de financement pérenne, il faut d’abord une plate forme qui rassemblera ces chercheurs, les entrepreneurs et les producteurs. Et ce sont, entre autres, le secteur privé, les partenaires techniques et financiers qu’il appelle à financer ce mécanisme. Reste à déterminer si tous les entrepreneurs veulent y participer. « Mes idées ne peuvent pas représenter celles de mes collègues, donc je ne peux pas m’exprimer », explique un membre du secteur privé rencontré à ce salon. Miangaly Ralitera
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