Exploitation aurifère - Expiration imminente de l’ultimatum à Soamahamanina


Les opposants à l'exploitation, à Soamahamanina, ont donné cinq jours pour le départ des opérateurs chinois. Jusqu'ici, l'État n'a pas donné suite à leur revendication. A terme. Les opposants à l'exploitation aurifère, à Soamahamanina, exigent du Gouvernement, le départ des opérateurs chinois de leurs terres. Aussi, lors d'une manifestation, jeudi, et une conférence de presse, vendredi, les contestataires ont donné cinq jours à l'Exécutif pour satisfaire leur revendication. Un délai de grâce qui arrive à échéance, ce jour, à minuit. « Jusqu'ici, il n'y a eu aucune réponse de la part du pouvoir », a déclaré Pierre Robson, chef de file de l'association Vona Soamaha­manina, lors d'un entretien téléphonique, hier. Que ce soit durant la manifestation tenue dans la commune de la région de Miarinarivo, jeudi, ou la rencontre avec la presse, à Mahamasina, vendredi, les contestataires de l'exploitation minière ont adressé un ultimatum à l'État. « Nous avons assez fait preuve de tolérance. Maintenant, le gouvernement doit prendre une décision. Les Chinois ne doivent plus se trouver chez nous dans une semaine », a été scandé par les manifestants à Soamahamanina. « Dans un souci de préserver l'unité et d'éviter les heurts, (…) nous demandons au gouvernement que les exploitants chinois quittent les lieux, au plus tard, dans cinq jours, sinon nous ne répondons pas de ce qui se passera », a été déclaré face aux journalistes, à Maha­masina. Lors de l'entretien téléphonique d'hier, le chef de file de l'association Vona Soamahamanina a, toutefois, soutenu : « Pour l'heure, nous attendons que le délai imparti arrive à échéance. Nous verrons la suite à donner à la réaction étatique, après ». La société chinoise Jiuxing Mines a, depuis quelques semaines, arrêté pour une période indeterminée, ses activités. Consensus Une mise en stand-by à la suite d'une décision gouvernementale prise pour tempérer les fortes, voire virulentes, contestations d'une large partie des habitants de Soamahamanina. Pas rassurés et craignant une reprise des travaux d'exploitation, les contestataires ont décidé de revendiquer que les opérateurs plient bagage. Il n'en est rien donc, jusqu'ici et l'Etat reste, aussi, stoïque, face aux exigences des contestataires. Contacté par un confrère, hier, Yng Vah Zafilahy, ministre auprès de la présidence, chargé des Mines a juste déclaré : « Nous  sommes en train de chercher une solution à ce problème ». Dans un reportage diffusé sur une station privée de la capitale, hier, un responsable auprès de ce département a rapporté une rencontre avec les représentants de l'association Vona Soamahamanina pour affirmer une volonté d'engager le dialogue et trouver un consensus. Selon Pierre Robson, cette rencontre s'est tenue à Miarinarivo, « il y a environ une vingtaine de jours. A l'issue de ce face-à-face, le ministère a, visiblement, tenté de nous discréditer auprès de nos concitoyens. C'est pour cela qu'il a été décidé de couper court à tout rapprochement et intensifier les revendications ». La manifestation de jeudi qui a réuni plusieurs centaines de partcipants, pourrait être un acte pour signifier aux autorités étatiques que les habitants de Soamaha­manina restent soudés dans leur revendication. Bien que la détermination des contestataires soit toujours vigoureuse, certains songent à une alternative comme la quête d'une entente « gagnant-gagnant », entre les villageois et les exploitants. Le bras de fer tripartite entre les contestataires, l'État et la société Jiuxing Mines ne semble pas être proche de son dénouement. Il est, probable, d'autant plus, que le pouvoir ne songe pas à faire machine arrière, étant donné que son leitmotiv est d'attirer le plus d'investisseurs possibles afin de booster l'économie. Un retrait des Chinois de Soamaha­manina pourrait, par ailleurs, faire tache d'huile. Les investisseurs chinois faisant l'objet d'opposition par les locaux dans d'autres endroits de Madagascar. Dans ce qui s'apparente à une guerre d'usure, reste à voir qui cèdera le premier. Un consensus n'est, toutefois, pas à écarter. Garry Fabrice Ranaivoson
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