Velirano ou fahirano ?


Le peuple malgache est un peuple de guerriers. Durant des siècles, des royaumes de l’île se sont confrontés soit des batailles directes ou à coup de diplomatie. C’est ainsi que de nombreuses guerres ont été évitées par le biais d’alliances stratégiques ou par des mariages arrangés. Au fil des années et suivant les souches culturelles des roitelets, ces derniers ont développé différentes techniques « militaires» ingénieuses et efficaces. On peut citer plusieurs tactiques comme les assauts d’un village durant la nuit ou le jour. Les assaillants peuvent également enfumer et faire sortir les habitants du village en brûlant les maisons. C’est ainsi que, dans l’Imerina, les villages ont été construits de manière à ce que les habitations soient protégées. par exemple, les habitations sont perchées en hauteur afin de pouvoir voir les ennemis de loin et les dominer d’emblée. C’est aussi pour cette raison qu’autour des villages, des tranchées ont été creusées. Ces grandes fosses rendent difficiles l’accès et l’assaut étant donné que la seule porte pour parvenir aux habitations peut être fermée avec un grand disque de pierre. Vanf, expert comme il est sur ce genre de sujet, est certainement plus à même de vous en parler d’une manière plus brillante et intellectuelle. Comme dans toute bataille, la stratégie développée est en fonction de l’objectif à atteindre : démonstration de force, pacification, capitulation ou la mort de l’ennemi tout simplement. parmi les ultimes manœuvres perçues comme les plus inhumaines est le « fahirano ». elle consiste à assiéger une place en la privant d’eau et laisser mourir l’ennemi de soif s’il ne capitule pas. Comme les habitations sont placées en hauteur, comme précédemment expliqué, pour s’approvisionner les habitants doivent sortir du village et aller jusqu’aux sources qui se trouvent en aval des monts. Des fois, cette technique est également associée à l’empoisonnement des sources. en effet, dans la nuit, des habitants du village assiégé tentent d’aller prendre de l’eau en se faufilant suivant les drains. L’eau, c’est la vie. par le « fahirano », aucun village ne peut tenir des mois. Soit tout le village meurt de soif, soit les villageois se rendent. Ils seront, par la suite, abattus ou soumis en esclavage. L’eau, c’est la vie et elle figure parmi les besoins fondamentaux primaires ou besoins physiologiques de l’être humain suivant la pyramide de Maslow. Les besoins physiologiques sont des besoins directement liés à la survie de l’individu ou de l’espèce. Ce sont typiquement des besoins concrets comme manger, boire, se vêtir, se reproduire, dormir. À priori, ces besoins ne sont pas satisfaits pour la majorité des êtres humains, des Africains, des Malgaches, des Tananariviens. Toutefois, nous ne portons pas sur ces besoins la même appréciation. en effet, dans la même ville où le « petit peuple » (car à vrai dire, ils sont la vraie minorité) a des piscines bien remplies et des voitures bien arrosées par l’eau de la JIRAMA tous les matins, le « grand peuple » (car ils sont la majorité) doit se contenter de 20 litres d’eau par jour par ménage. en comptant que généralement, un ménage compte entre cinq et huit personnes, chacun doit se contenter de 2,5 L d’eau par jour. Le calcul est simple : on se lave le visage et les pieds avec cette eau, on se brosse les dents également. puis, on récupère cette eau pour faire la cuisine avec et enfin pour nettoyer la vaisselle et faire la lessive. Velirano ou fahirano, à chacun de faire son analyse. en tout cas, le « rano » (eau) est une machine de guerre et de contrôle très puissante. Atsipy ny tady eny antandroky ny omby, atsipy ny teny eny ampon’ny mahalala.
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