Antsiranana - Bepc : Inquiétude sur la réussite et la déperdition scolaire


Une légère hausse du nombre des candidats pour obtenir le BEPC. Certains candidats craignent cependant de rater l’examen et de ne pouvoir poursuivre leurs études. C’est au tour des candidats en quête du Brevet de d’étude du premier cycle (BEPC) de faire face aux épreuves écrites. Depuis lundi, ils sont à pied d’œuvre. Sa particularité dans la région Diana et la ville d’Antsiranana islamisées est que l’examen coïncide avec la célébration de la fête musulmane « Aïd al-adha ». Et bien que la journée du 20 juillet ait été officiellement décrétée fériée, chômée et payée, comme sur tout le territoire national, les candidats ont continué à se pencher sur les épreuves hier. À Antsiranana, on a enregistré treize mille cent quatre vingt dix-huit inscrits, mais seuls douze mille cinq cent trente sont présents. Une légère hausse a été constatée par rapport à l’année dernière. Ils sont répartis dans vingt-et-un centres d’examen sur toute l’étendue de la région et le nombre des concurrents par salle est limité à cinquante. Le plus jeune est une candidate  d’Ambanja, âgée de 11 ans, tandis que le plus âgé est âgé de 54 ans, dans la circonscription scolaire d’Ambanja également. En général, les épreuves se sont déroulées sans incident majeur et sans interruption, tout en  respectant les mesures barrières. Le gouvernorat de la région Diana a offert à la direction régionale de l’Éducation nationale cinq cents flacons de gel désinfectant pour aider les candidats à se protéger. En raison du contexte sanitaire, des consignes leur ont été données. Déperdition scolaire Dans l’ensemble, ils ont  affirmé  que les sujets ont été jusqu’ici abordables, notamment du Malagasy et de l’Histoire car ils étaient intégrés au programme scolaire. Par contre, ils ont rencontré quelques difficultés dans les épreuves de rédaction et d’histoire de Madaga­scar. « Il m’a été facile de traiter la question de la pandémie de Covid-19, mais j’ai eu du mal à me souvenir des cours d’histoire », regrette Idris, un collégien du CEG Pk3 à Antsira­nana. Néanmoins, ils espèrent se trouver parmi les admis. Cependant, un candidat n’a pas caché son inquiétude concernant son avenir, à cause de la situation actuelle du système éducatif, du manque d'infrastructures et de la réalité vécue par de nombreux élèves dans les communes rurales, qui sont contraints d'abandonner l'école en raison de ces facteurs. Dans la région Diana, selon les statistiques de la direction régionale de l’Éducation nationale, les taux d’abandon sont respectivement de plus de 20% dans les établissements publics d’enseignement secondaire au cours des dix années scolaires. Selon un enseignant, cette progression du taux de décrochage scolaire serait due, entre autres, au système éducatif. « Nous avons constaté que lorsqu’un enfant échoue à un examen, on lui fait reprendre toute une année à cause d’un petit point. Ce système décourage l’enfant et lui fait baisser les bras  », affirme-t-il. Il a, en outre, cité l’éloignement de l’école, l’insuffisance des enseignants en brousse, certaines mauvaises  habitudes des parents... « Le redoublement, le renvoi et le faible salaire des éducateurs sont de grands obstacles à une bonne éducation. Tous ceux qui n’ont pas obtenu la moyenne indiquée pour réussir à l’examen sont renvoyés à l’année suivante. Nombreux abandonnent, mais il semble que les enseignants restent insensibles », conclut-il.
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