Onitiana Realy - « Des proches du Président le trahissent »


L’ancienne ministre de la Population sort du silence. Elle marque sa rentrée politique en affirmant que le président de la République serait mal entouré. Des flagorneurs. C’est ainsi qu’Onitiana Realy, ancienne ministre de la Population, estime « certains », proches du président de la République. Des personnalités que cette ancienne journaliste désigne comme étant des « courtisans », à la Cour du palais d’État d’Iavoloha. Près d’un mois après avoir été évincée du gouvernement, Onitiana Realy a marqué sa « rentrée politique », comme elle l’indique par une interview sur le plateau de la TvPlus Madagascar, hier. Après avoir défendu son bilan à la tête du ministère de la Population, et expliqué la raison pour laquelle elle s’est tue durant son mandant de ministre, elle a jeté un pavé dans la mare en révélant un constat gouvernemental sur l’entourage présidentiel. « Des proches du président de la République, ne font que jeter des peaux de banane sur son chemin », déclare l’ancienne ministre de la Popu­lation. Dans ce qui s’apparente à une défense du président de la République vis-à-vis des critiques, elle ajoute que « ces courtisans verrouillent l’entourage présidentiel, ne font que le flatter en lui donnant de fausses informations qui altèrent sa vision des choses ». D’après Onitiana Realy, ce sujet a été mis sur table, à Mantasoa. L’ancienne journaliste, de prime abord, fait référence au team building du gouvernement, à Mantasoa, en février. L’ancienne ministre soutient, toutefois, que « par éthique, je ne serais pas de ceux qui, écarté du gouvernement se muera en opposant. Je ne serais pas opposante ». Retour dans l’arène Elle a aussi tenu à souligner qu’elle n’est pas membre du parti « Hery vaovao ho an’i Madagasikara » (HVM). « Je suis entrée au gouvernement sans étiquette politique et ai souhaité rester ainsi », affirme-t-elle. Indiquant que son choix aurait été accepté par le président de la République. Cela aurait, toutefois, compliqué ses relations avec certains membres des Bleus, ou partisans du pouvoir. L’ancienne ministre évoque, notamment, l’exemple des attaques des députés HVM et pro-pouvoirsqu’elle a essuyées à l’Assemblée nationale. Selon ses dires, toutefois, en acceptant d’entrer dans le gouvernement, elle a accepté de suivre la ligne politique du chef de l’État et de respecter le parti qui le soutient. En l’état actuel des choses, par ailleurs, la reconquête de la confiance de la population envers les dirigeants s’impose avance-t-elle. Sans une adhésion populaire, il est difficile de gouverner. « Les actes de certains dirigeants renforcent, pourtant, l’hostilité de la population », déplore-t-elle. L’ancienne journalise confie l’exemple des abus de priorité de certains hauts responsables sur la voie publique. Un fait qui aurait fait l’objet d’un rappel à l’ordre du chef de l’État, « à cinq reprises », en conseil des ministres, mais auquel certains ont fait la sourde oreille. Affirmant être résolue à faire de la politique, Onitiana Realy semble, du reste, en avoir fini avec le journalisme. « Lorsqu’on entre dans la politique, on ne peut plus en sortir. Après avoir été ministre je pourrais revenir dans l’arène d’une autre manière », indique-t-elle, en laissant entendre qu’elle est ouverte à toute opportunité qui lui serait offerte, même une nouvelle collaboration avec le pouvoir actuel. Elle exclut, toutefois, toute intention de candidature à la présidentielle. Du moins, pour la prochaine échéance.
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