Grève des enseignants - Christian Ntsay lance un ultimatum


Le Premier ministre fustige des dessous politiques derrière la grève des enseignants. Après la signature d’une convention, hier, les cours devraient reprendre dans les 72 heures. 72 heures. C’est le temps donné aux grévistes pour reprendre l’enseignement à l’issue de la signature d’une convention, à Mahazoarivo, hier. Cet acte vise à résoudre les revendications des syndicats, rapporte un communiqué de presse de la primature. Il porte sur sept mesures prises par le gouvernement pour répondre aux revendications des enseignants. « Par contre les syndicats prennent les dispositions nécessaires pour la reprise des activités pédagogiques sur tout le territoire national dans les 72 heures à compter de la date de signature de la présente convention. Ils assurent la réalisation des calendriers des examens nationaux sans entraver l’année scolaire en cours et garantissent le retour au calme à tous les niveaux technico-administratifs de l’éducation nationale », ajoute la missive de Mahazoarivo. Avant la réunion qui s’est tenue au palais de la primature dans la soirée d’hier, qui a accouché de la signature de cette convention, Christian Ntsay, Premier ministre s’est insurgé contre l’entêtement des organisations syndicales à maintenir la grève. Il a lancé un dernier ultimatum à l’endroit, notamment, des responsables nommés, au sein de l’éducation nationale qui seraient derrière cette obstination. « J’ai toujours dit qu’il ne faut pas prendre en otage nos enfants, notamment, ceux qui sont en classe d’examen. Aussi, je lance un dernier avertissement aux responsables au sein de l’éducation. La situation actuelle dépasse l’entendement », déclare le chef du gouvernement en marge d’une cérémonie d’inauguration, à Antsirabe. Remplacement « Aux revendications syndicales, nous allons apporter des solutions dès aujourd’hui », affirme-t-il, en référence, visiblement, à la réunion qui se tiendra dans la soirée. Face à la presse, à Antsirabe, le locataire de Mahazoarivo, dénonce une politisation des revendications des enseignants. « À une lutte politique, une réponse politique sera donnée », prévient Christian Ntsay. Selon ses dires, le blocage dans les négociations et la persistance du bras de fer entre l’État et les grévistes aurait pour cause les menaces de représailles, à l’endroit des enseignants qui cessent de faire grève. Des directeurs régionaux de l’éducation nationale (DREN), et des chefs de circonscription scolaire (CISCO), comme auteurs de ces menaces sont dans le collimateur du gouvernement, à entendre les propos du Premier ministre. « Ce sont des responsables nommés. En mon sens, les mesures à prendre contre eux sont claires », soutient-il. Cette semaine, le conseil des ministres, mercredi, a limogé deux DREN, à savoir, ceux de la région SAVA et Alaotra Mangoro. Gatien Horace, ministre de l’Education nationale, a déjà annoncé la prise de mesure contre ceux identifiés comme sources de blocage dans les négociations. « Il est inconcevable que des responsables nommés pour faire fonctionner le service public bloquent la machine administrative. Nous allons prendre des mesures. Il seront remplacés », a-t-il déclaré, mardi. « Au tout début des grèves, des responsables nommés nous ont obligés à grossir le rang des manifestants. Ils imposaient même des fiches de présence », révèlent certains enseignants. Face à la menace de limogeage, les responsables du DREN Analamanga ont décidé la reprise du travail, jeudi. « Au début de cette semaine, on nous a encore obligés à signer une pétition indiquant la poursuite de la grève. Et voilà qu'ils changent d'avis car leur intérêt est en jeu », s’indignent des enseignants dont la légitimité des revendications est polluée par les visées politiques de certains responsables, de quelques meneurs et par les résidus des manifestations du 13 mai. Les réponses aux revendications La convention signée entre le gouvernement et les représentants des syndicats des enseignants, dans la soirée d’hier, au palais d’État de Mahazoarivo se décline en sept points. Premièrement, la régularisation des arriérés d’avancement sera poursuivie et accélérée. Il a, aussi, été acté qu’à partir du mois d’octobre 2018, tous les fonctionnaires du ministère de l’Éducation nationale bénéficieront d’une indemnité spéciale aux taux de 25 000 ariary. S’y ajouteront en 2019, des allocations supplémentaires de 25 000 ariary constituées d’indemnités de craie et de l’indemnité spéciale d’éloignement. À partir de 2020, par ailleurs, diverses indemnités allouées aux enseignants seront valorisées de 50 000 ariary. Les sortants des Centres régionaux de l’Institut national de formation pédagogique seront reclassés en catégories 3 et 4 pour compter de janvier 2019. Tous les enseignants FRAM recrutés bénéficieront d’une bonification d’avancement suivant leur ancienneté. Enfin, le gouvernement accepte que le nombre de postes budgétaires pour le recrutement des enseignants FRAM en agents de l’État, sera porté à huit mille pour les années 2019 et 2020.
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