Affaire Soamahamanina - La médiation tombe à l’eau


La tentative de médiation du gouvernement a, une fois de plus, échoué. Les manifestants campent sur leurs positions et ont boycotté l’initiative gouvernementale. Enième échec de médiation du gouvernement. Les habitants contre l’exploitation minière de la société Jiuxing Mines à Soamahamanina campent sur leurs positions à savoir « la fin des discussions et le départ des Chinois du lieu ». Ils ont boycotté hier la médiation initiée par le gouvernement et dirigée par le préfet de région d’Itasy. « D’après les informations que j’ai reçues, ils ont boycotté cette initiative. La réunion devait se tenir à Miarinarivo », a expliqué au téléphone Théo­phile Rabesahalasoa, maire de la commune de Soama­hamanina hier. Une information confirmée par une source auprès du groupement de la gendarmerie de la Région Itasy. « La médiation est annulée à cause d’un boycott de l’autre camp », a confié notre source. Profitant du passage des journalistes hier, les contestataires du projet ont tenu une manifestation spontanée pour dénoncer cette exploitation minière. « S’il y a une bonne foi dans cette médiation, l’État devrait se déplacer ici pour entendre nos voix », a lancé l’un des manifestants. Bonne foi Pour désamorcer la crise dans cette commune de la région d’Itasy, le gouvernement a décidé mardi, lors du conseil de gouvernement de « mettre en stand by le projet de Jiuxing Mines et a mis en place un Comité interministériel en charge de réexaminer le dossier, et ses éventuels impacts sociaux, environnementaux, économiques et culturels ». Est-ce un retour à la case de départ de ce projet ? Depuis quelques jours, les revendications ne cessent de se multiplier face à ce projet. Des habitants de cette localité, des membres de la société civile montent au créneau pour dénoncer l’incapacité du gouvernement et pour revendiquer le départ de la société minière. « Nous ne voulons pas une suspension des travaux comme l’a décidé le gouvernement mais le départ de la société de ce lieu d’exploitation », a lancé hier Pierre Robson président de l’association Vona. Le gouvernement n’en est pas à sa première tentative. Une équipe dirigée par Onitiana Realy, ministre de la Population, de la protection sociale et de la promotion féminine a été dépêchée sur le lieu vendredi, au lendemain d’une manifestation de la population locale, violemment réprimée par les forces de l’ordre, pour calmer les esprits et trouver une issue à cette affaire. En vain. La situation reste encore bouillante. Des manifestants ont brandi des banderoles hier, lors du passage des journalistes à Soamahamanina. Les travaux d’exploitation minière de la société Jiuxing Mines ont divisé la population de la commune de Soamahamanina entre les partisans de ce projet, et ceux qui sont contre. La population locale est au bord de l’implosion. « Certains membres de familles ne s’adressent plus la parole », se désole le maire. Le sort de la carrière d’Andravolobe reste en suspens. Dans ce lieu d’exploitation, les Chinois commencent à installer leurs engins et ont déjà signé des contrats de location de terrain. « Nous avons signé 27 contrats bail avec les propriétaires de terrains. La durée du contrat varie entre 12 mois et deux ans pour le moment. Certes le permis est d’une durée de quarante ans mais nous sommes encore en phase de test et d’exploration. Nous estimons que le projet durera près de 22 ans », a confié Dany Rasolomanana, directeur technique de la société, mardi. Lova Rafidiarisoa
Plus récente Plus ancienne