Addiction - Des lycéens et collégiens sous l’emprise de la drogue


La consommation de la drogue gagne du terrain dans des établissements scolaires. Certains patients des centres de désintoxication sont des élèves. DES lycéens dans la ville d’Antananarivo ne viennent plus en classe qu’avec des vêtements aux manches longues. Ils essaient de cacher sous leurs habits les traces de piqûres de drogue qu’ils s’injectent, presque quotidiennement. Ils appréhendent le fait de se balader avec des bras nécrosés à l’école. Depuis quelques semaines, les forces de l’ordre et les établissements scolaires dans la ville d’Antananarivo ont mené une opération de sensibilisation contre la prise de drogue, auprès des élèves. Certaines écoles ont pris la mesure de vérifier leurs bras. « Des élèves ont été pris en flagrant délit de vente de space cake (ndlr : une pâtisserie à laquelle on ajoute du cannabis) à leurs camarades, dans l’enceinte de leur établissement scolaire », indique une source auprès de la police nationale, pour justifier cette opération. La même source affirme que la Police a déjà surpris des élèves en train de se droguer, en dehors de leurs écoles. Certains prendraient du cannabis, d’autres de l’héroïne. « Plus de 80% des consommateurs de drogue qui viennent dans notre centre de désintoxication sont âgés de 16 à 21 ans. Nous avons même des patients âgés tout juste de 13 ans. 40% de nos patients, dont des jeunes de 13 ans, s’injectent, justement, de l’héroïne», lance le Dr Miarintsoa Andriamiarinarivo, médecin addictologue et psychothérapeute au Centre Aro Aina. Substances addictives Le centre hospitalier universitaire de Santé mentale à Anjanamasina a, également, des collégiens et des lycéens dans son unité de désintoxication. Il a même eu comme patient, récemment, un élève qui passera l’examen du BEPC, au mois de juillet. « La consommation du cannabis est très fréquente, en ce moment. Il y a un moment, la prise de l’héroïne a été très fréquente. Il nous semble que cela s’est un peu calmé, ces derniers temps, compte tenu de la drogue consommée par les patients admis dans notre établissement », indique le Dr Nambinintsoa Andrianarison, médecin au CHU Santé mentale Anjanamasina. Les médecins avertissent les jeunes sur le danger de la consommation de la drogue. « Ces substances sont très addictives. Il est difficile de s’en sortir, une fois qu’on est dedans», préviennent-ils. Mais avertir les jeunes sur le danger de la drogue ne suffira pas pour éradiquer ce fléau. À l’adolescence, les jeunes se cherchent et peuvent être tentés d’expérimenter des comportements à risque, dont la consommation de drogue, qui, malheureusement, est très accessible. Les produits psychoactifs se répandent dans la communauté. On en trouve dans tous les coins.
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