Connectivité maritime - Gagner en compétitivité


L’état de la connectivité maritime régionale et la productivité des ports de la région limitent la capacité des États de profiter du processus d’intégration régionale. Un projet est mis sur orbite pour remédier à cette situation. L’amélioration de la connectivité maritime est reconnue comme facteur structurant de l’intégration économique sous-régionale. Or, l’évolution du secteur maritime marchand laisse entrevoir un risque de marginalisation des petites économies et des marchés étroits des îles du Sud-Ouest de l’océan Indien. D’où l’initiative de lancer un projet de renforcement de la connectivité maritime au niveau régional et auquel la Grande île accorde un intérêt particulier. * La connectivité maritime régionale existante et la productivité des ports de la région limitent la capacité des États de profiter pleinement du processus d’intégration régionale au sein du COMESA, de la SADC et de la Zone continentale de libre-échange. C’est de ce constat que le projet mis sur orbite a mené des études pour fournir des orientations pour réduire les coûts de transport maritime à destination, au sein et en provenance de la région de la COI. Les orientations ont identifié entre autres la fréquence des connexions, les volumes, la disponibilité de lignes ou encore la compétitivité des ports comme autant de freins à la dynamisation du commerce sous-régional. Toutefois, il est apparu nécessaire d’élargir la réflexion en intégrant les pays d’Afrique orientale. Cela afin de disposer « d’une masse critique » en termes d’acteurs et de potentiel commercial. C’est dans cette optique que des initiatives en faveur de la connectivité maritime régionale ont été entreprises avec le soutien du Japon qui dispose d’une expertise reconnue dans le domaine du transport maritime et de la gestion portuaire. Une subvention de plus de 875 000 dollars du gouvernement du Japon a été obtenue pour conduire le projet de renforcement de la connectivité maritime (Enhancing Maritime Connectivity Project – EMCP). Ce projet constitue une première phase d’une action de moyen-terme soutenue par le Japon. Notons que ce pays es t devenu un acteur de premier plan dans le domaine maritime à Madagascar en pilotant et en finançant notamment le projet d’extension et de modernisation du port de Toamasina. Cette première phase de l’EMCP vise la mise en place d’un comité technique dont les activités et les responsabilités ont pour premier but de sensibiliser les pays bénéficiaires, dont Madagascar, à la rationalisation des structures de gestion des ports et à la simplification des processus décisionnels pour la modernisation des infrastructures et la facilitation des échanges. L’EMCP envisage également de mettre en place un système de suivi régulier des échanges commerciaux à l’échelle régionale, en s’attachant notamment à quantifier les besoins de la région en matière de transport maritime sur la base des volumes commerciaux actuels et prévus. Figure aussi au programme l’implantation d’un guichet maritime unique en tant qu’instrument de facilitation du commerce régional. Nouveaux enjeux L’ambition des promoteurs du projet est de couvrir les États membres de la Commission de l’Océan Indien (Madagascar, Union des Comores, France / Réunion, Maurice et Seychelles) et les États de la façade africaine (Afrique du Sud, Kenya, Mozambique et Tanzanie). Notons qu’au niveau national, l’Agence Portuaire Maritime e t Fluviale de Madagascar (APMF) est l'autorité missionnée pour mettre en application la politique générale de l'État selon les stratégies arrêtées par le ministère chargé des transports concernant le sous-secteur portuaire, maritime et fluvial. Et pour s’arrimer aux nouveaux enjeux et tenir compte des réflexions dégagées par l’EMCP, l’agence affirme avoir engagé un certain nombre de réformes pour l’amélioration de son mode de gouvernance et mobilisé les acteurs du secteur pour élaborer la Politique Nationale du Transport Maritime et le Code du Transport Maritime, ainsi que réaliser le plan d’action corrective faisant suite à l’audit du secteur effectué avec l’appui technique de l’Organisation Maritime Internationale (OMI). L’APMF soutient en outre que l’une de ses priorités est la réalisation du Schéma Directeur National du Développement Portuaire (SDNDP). Le principal résultat attendu de cette initiative est d’attirer vers les ports du pays les 7000 bateaux qui passent tous les jours par le sud-ouest de l’océan Indien ou le canal de Mozambique. Selon le DG de l’APMF, le Capitaine de Vaisseau Jean Edmond Randriamanantena, Madagascar doit profiter du fait qu’il occupe « une place géostratégique sur les autoroutes commerciales maritimes, vecteurs du commerce Sud-Sud qui relient maintenant les marchés africains, asiatiques et américains ». Pour la Société du Port à Gestion Autonome de Toamasina (SPAT), l’amélioration de la connectivité maritime dans la région est un paramètre qualifié de stratégique. Avec une grande fenêtre maritime sur l’océan Indien, la société s’est fixée pour défi d'accroître significativement sa compétitivité et l’attractivité du port de Toamasina dans les cinq prochaines années. « Le projet d'extension du port avance et augmentera considérablement la capacité de cargo à conteneurs à 1 000 000 million d'EVP par an contre 245.000 EVP par an actuellement avec les installations existantes », a fait savoir la SPAT
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