Calendrier électoral - La balle dans le camp du gouvernement


C’est fait. La Commission électorale nationale indépendante (CENI), a remis le projet de calendrier de la présidentielle au gouvernement, mardi, selon Fano Rakotondrazaka, commissaire électoral. L’organe constitutionnel chargé de l’organisation des élections projette de tenir une «présidentielle anticipée, dont le premier tour se tiendra entre mi-octobre et début novembre». Il appartient, maintenant, à Christian Ntsay, Premier ministre, et son équipe de décider des dates définitives du premier et du second tour de la prochaine course à la magistrature suprême. «Les collèges électoraux sont convoqués quatre-vingt-dix (90) jours au moins avant la date du scrutin par décret pris en Conseil de Gouvernement, après consultation du projet de calendrier électoral présenté par la CENI (…)», prévoit la loi organique sur le régime général des élections et des référendums. Dans sa décision sur la requête en déchéance du Président de la République, la Haute cour constitutionnelle (HCC), prescrit une présidentielle anticipée pour cette année 2018 et durant la saison sèche. La Commis­sion électorale, de prime abord, a suivi la ligne tracée par la Cour d’Ambohidahy. Le commissaire électoral Rakotondrazaka, indique, toutefois, que le gouvernement peut refuser le projet de calendrier présenté par la CENI et décider d’autres dates pour les deux tours de la présidentielle. Positions antagonistes Les débats sur le sujet, en conseil du gouvernement, risque d’être particulièrement houleux. Parmi les trois entités politiques dominantes au sein du team Ntsay, seul le Groupe des partisans de Andry Rajoelina (MAPAR), plaide pour une présidentielle anticipée. L’ancien Président de la Transition, himself, lors d’une interview télévisée, dimanche, a bétonné la position des Oranges. Le «Tiako i Madagasikara» (TIM), ne s’est pas encore prononcé clairement sur le sujet, jusqu’ici. Le parti « Hery vaovao ho an’i Madagasikara » (HVM), quant à lui, affirme son opposition à une présidentielle anticipée. «Le calendrier électoral fera l’objet d’un débat politique au sein du gouvernement. Le HVM est contre une élection anticipée et va apporter ses arguments dans ce sens. Il s’agit, toutefois, d’une décision gouvernementale et le parti ne s’opposera pas à ce que décidera le gouvernement», déclare Rivo Rakotovao, président national du HVM lors d’une conférence de presse, mardi. Avec une majorité relativement confortable au sein du gouvernement, les Bleus et leurs alliés pourraient tenter de peser dans les débats afin de bloquer une éventuelle élection anticipée. Pour convaincre l’opinion de son point de vue, le HVM martèle la réserve émise par la HCC. La Cour prescrit une présidentielle anticipée «sous réserve des possibilités techniques, matérielles et financières réelles assurant des élections libres, honnêtes et transparentes». Le Premier ministre promet que la date de la présidentielle sera connue le plus rapidement possible afin que tous les acteurs soient fixés et se projettent vers la joute électorale. Reste à voir le temps que mettront les courants antagonistes au sein de son équipe pour trouver un consensus. Il faudra, quoi qu’il en soit, garder à l’esprit le délai de quatre-vingt-dix jours légal précédent le vote pour la convocation des électeurs.  
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