Décès de Désiré Razafindrazaka - La culture perd un monument


Fort d’une passion exemplaire pour la culture malgache, Désiré Razafindrazaka s’en est allé. Il a rejoint le panthéon des maîtres du jazz. APHONE est la communauté culturelle et artistique nationale, car voici des semaines maintenant que s’enchaînent les tristes nouvelles la mettant à chaque fois à terre. C’est donc définitivement sans voix, avec le cœur lourd et une tristesse plus que pesante sur nos épaules qu’aujourd’hui, qu’on annonce la triste disparition de Désiré Razafindrazaka. Un homme de culture, un mélomane aguerri et un fervent protecteur du patrimoine historique de la Grande île s’en est allé. Dans le milieu, il fut cette personnalité imposante par sa présence charismatique, mais surtout chaleureux et convivial avec tous ceux qui croisent son chemin. Désiré Razafindrazaka, illustre figure de la scène culturelle malgache nous quitte ainsi pour un monde meilleur. Réputé comme fédérateur et proche de la communauté des artistes nationaux, il était particulièrement proche des musiciens avec qui il a su créer une affinité particulière au fil des décennies grâce au festival international Madajazzcar dont il présidait le comité d’organisation depuis 2001. Généreux et taquin Il laisse en émois plusieurs générations par sa soudaine disparition. La promotion du jazz, il en a fait son fer de lance, tandis que la valorisation du patrimoine fut un devoir qu’il se devait d’accomplir avec l’association les Amis du Patrimoine. Au-delà de cela, il a toujours mis en avant le respect des relations humaines dans toutes ses activités. Désiré Razafindrazaka fut un acteur culturel unique en son genre, constamment sur tous les fronts pour représenter ses valeurs, celles de la solidarité, de la persévérance et récemment de la résilience pour mener à bien la valorisation de notre culture. L’annonce de la disparition de Désiré Razafin­drazaka fut aussi soudaine que poignante pour tous ceux qui l’ont connu. Tout au long de la journée d’hier, tous ont tenu à lui rendre chacun avec ses mots un vibrant hommage sur les réseaux sociaux. Ils sont tous évidemment musiciens et chanteurs, mais également des passionnés de culture de tous horizons, tous ont eu comme point commun cette vive émotion à évoquer désormais son absence. « Je ne sais quoi dire mon ami, à nous et à nos taquineries, part en paix et merci pour tout » confie sobrement l’auteure et compositrice Fanja Andriamanantena. La chanteuse de jazz, Zara Rajao­narisoa affirme « Il en a tellement fait pour la promotion du jazz à Madagascar, mais aussi pour tout le reste. On gardera à jamais dans nos cœurs ces bons souvenirs qu’on a vécus ensemble Désiré et saches que je te serai à jamais reconnaissant de m’avoir soutenue dans ma passion ». Le pianiste Njaka Rakotonirainy représente cette jeune génération de musicien que Désiré Razafindrazaka a pris sous son aile tout au long des éditions de Madajazzcar. Il souligne « Je ne le remercierai jamais assez de la confiance dont il a fait preuve à mon égard, notamment en me permettant d’accompagner sur scène les illustres invités internationaux du festival à chaque occasion. Il m’a énormément appris aussi bien en tant que musicien qu’en tant que personne. Un homme de savoir, respectable et respecté de tous, tu nous manqueras Désiré ». Une pensée particulière s’adresse aussi à son fils, Andy, celui qui l’accompagnait partout, celui avec qui il a su transmettre cet amour intarissable pour le jazz et qui est sans doute aussi l’une de ses plus grandes fiertés. « Merci Désiré ! » En de telles occasions, Désiré Razafindrazaka fut celui à qui je m’adressais pour rendre hommage à un artiste ou une personnalité culturelle disparue. Aussi bien pour en savoir plus sur son parcours que pour avoir de sa part une réaction bien représentative de l’importance même de cette personne disparue. Aujourd’hui en tant que journaliste culturel avec qui il s’est plu à collaborer, il est difficile de revenir ainsi sur le parcours d’une personne aussi éminente que Désiré Razafindrazaka, cette personne qui compte parmi ceux qui ont toujours soutenu ce métier et qui ont toujours salué de vive voix notre travail. Un expert en la matière, il a sans cesse donné le meilleur de lui-même, aussi bien pour le festival Madajazzcar que pour tous ses autres projets. La célébration du « Jazz Day » prévu ce 30 avril sera bien triste sans Désiré Razafin­drazaka, mais on lui souhaite désormais un voyage exceptionnel dans un monde plus jazzy aux côtés de Chick Corea et les autres. Bon voyage Boss !
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