RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - Les chercheurs s’autofinancent


Les chercheurs-enseignants à Madagascar se découragent. Ils ne peuvent pas compter sur l’État pour financer leurs travaux de recherche. « Seulement 0,1% du budget de l’État est attribué aux recherches. C’est infime. Pour développer ce secteur, il faudra que l’État alloue, au moins 1% du PIB, à la recherche », lance Michel Ratsimba­son, ancien président de l’association des Chercheurs-enseignants (ACE), hier, lors de l’assemblée générale de cette association à Ampan­drianomby. Ces chercheurs doivent trouver, eux-mêmes, les ressources nécessaires pour financer leurs projets. En général, ils frappent à la porte des partenaires, des entreprises privées. Certains projets n’obtiennent pas une réponse positive. Cela a été le cas du projet de Hobiniaina Rakotondrafara, chercheur au Centre national de Recherches industrielle et technologique (CRNIT), sur la fabrication d’engrais avec des roches volcaniques. Son projet consiste à transformer les roches volcaniques en granulé. L’objectif est d’améliorer le rendement des paysans. « J’ai présenté mon projet à des partenaires. Mais je n’ai pas obtenu de réponse. Donc, je finance moi-même, mon projet, dont le coût des déplacements sur le terrain, la fabrication des machines, le coût des analyses », lance-t-elle. Malgré cette difficulté financière, elle n’abandonne pas. « Je veux réaliser un projet qui a de l’impact sur la vie de la population », renchérit Hobiniaina Rakotondrafara. La plupart des chercheurs-enseignants sont nourris par cette ambition d’apporter du changement au pays. Les chercheurs-enseignants vont prendre en main l’amélioration de cette association. Ils ont élu les nouveaux membres du bureau. Rondro Baohanta, du Centre national de recherche environnemental a été élue à la tête de l’ACE, durant cette assemblée générale. «Notre principal défi est de renforcer la connaissance de tous sur les chercheurs enseignants, et de publier les produits de recherche », annonce-t-elle.
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