ELECTION - L'opposition réclame un accord politique


Un accord politique avant les élections. Voilà ce qu’exige l’opposition en ouvrant les hostilités hier à la réunion « multi-acteurs » convoquée par la CENI pour discuter du processus électoral en cours. Afin de pouvoir s’entendre sur les moyens de résoudre ensemble tous les problèmes qui peuvent entacher le bon déroulement des prochaines consultations électorales, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a convié hier les représentants de tous les acteurs concernés à une discussion sur le processus électoral en cours. Mais aussitôt après que la CENI ait annoncé les principaux points à discuter et le déroulement de la réunion, des voix se sont élevées parmi les représentants des partis d’opposition, revendiquant l’adoption d’un accord politique « avant la tenue des élections ». Parmi ces points à discuter figurent entre autres et surtout la question de la liste électorale dont les différentes étapes à suivre jusqu’à son arrêtage définitif, et du calendrier électoral. Intervenant alors en premier, le député du mouvement « Lera », Jean-Eugène Voninahitsy, annonce que la question de la liste électorale ne devrait être discutée tant que celle-ci n’aura pas été complétée. « Nous ne voulons pas être complices des irrégularités qui peuvent y exister», a-t-il précisé. Et d’enchainer immédiatement que l’opposition ne participera plus à de telle réunion, qu’il s’agisse de la liste électorale ou du calendrier des élections… « tant qu’il n’y aura pas d’accord politique sur tout le processus avant la tenue des élections ». Une des étapes de ce processus porterait sur la révision de la loi électorale. « Nous avons encore largement le temps de le faire, si l’on prévoit une élection à la date du 9 novembre », a-t-il encore ajouté. Stratégie politique Aussitôt après, les autres chefs de l’opposition dont les représentants respectifs du « Tiako i Madagasikara » (TIM), du « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » (HVM) et du « Malagasy miara miainga » (MMM) se sont relayés pour conforter cette « revendication » sur l’adoption d’un accord politique. « Cela ne devrait pas être un problème sous quelle forme apporter l'accord. Le but est que la transparence soit acceptée par tous », a déclaré le secrétaire général du HVM, Alain Désiré Rasambany. Pour sa part, le député Mamy Rabenirainy du TIM a ajouté: « Le gouvernement ne fait que des tergiversations, mais on ne sait pas quelle sera sa décision pour garantir la tenue de l’élection présidentielle ». En revanche, le rapporteur et porte-parole de la CENI, Soava Andriamarotafika, a qualifié cette action de l'opposition d'une sorte de stratégie politique destinée à perturber le processus électoral. « On leur a demandé de rester ne serait-ce qu'une demi-journée pour assister à la réunion, mais ce sont les faits », a-t-il déclaré. Pour autant, il précise : « Cet incident n'arrête pas le travail de la CENI. Des représentants de la Francophonie (OIF) et de certains partis politiques ainsi que de la société civile sont parmi ceux appelés à veiller à l’établissement et l’arrêtage de la liste électorale. Il a été suggéré que la liste des électeurs soit publiée sur les sites de communication de la CENI ».
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