Réconciliation nationale - Le CFM évite les dossiers brûlants


En l’espace de quelques semaines, les accusés dans les affaires de trafic de bois de rose, de détournement des biens publics ainsi que le cas de corruption sont traduits en justice. L’accélération du traitement de dossiers a marqué l’initiative de la Justice depuis l’entrée en fonction du gouvernement nouvellement recomposé de Ntsay Christian. Les dossiers chauds ont été priorisés. La décision a été saluée par les citoyens. Les réactions sont optimistes en ce sens que la Justice, à travers les juridictions de poursuite, a été objective dans ses actions. Cependant, la remise en question sur la mission du Conseil du Fampihavanana Malagasy (CFM) vient à l’esprit de tout un chacun après les arrestations successives menées dans la capitale. Un doute se profile dans l’esprit de ceux qui se sont exprimés sur ce sujet. « Peut-être que la vengeance politique refait surface tout au début du nouveau mandat présidentiel », soulèvent les citoyens. Tandis que d’autres se demandent si l’intervention du CFM est opportun dans tel cas. Joint au téléphone, Alphonse Maka, président du CFM fait un rappel sur la mission de cette Institution par rapport à cette situation délicate. « Pour l’heure, aucune saisine n’a été déposée sur ce sujet d’arrestation », explique-t-il. En vertu de la règle de procédure, il a rappelé que le CFM intervient en cas de saisine des demandeurs. Réconciliation et stabilité Par rapport aux dossiers transmis entre les mains du Pôle anti-corruption ces derniers temps, Alphonse Maka de souligner que « jusqu’à présent, le CFM se concentre sur le traitement des dossiers d’amnistie répertoriés depuis 2002 jusqu’à la fin de la transition. De toute façon, nous ne nous immisçons pas dans l’enquête en cours où le procès est la compétence exclusive du tribunal. Cette fois-ci, l’Institution se préoccupe de la paix sociale et l’apaisement ». Au sens propre du terme, le CFM priorise les dossiers déplorés par les politiciens pendant les précédentes crises. Les yeux des acteurs politiques sont rivés sur la mise en œuvre d’une véritable réconciliation pour sauvegarder la stabilité. D’après Rivo Rakoto­vao, ancien Président de la République par intérim et fondateur du parti Hery Vaovaon’i Mada­gasikara (HVM), « la réconciliation nationale est primordiale pour résoudre les conflits lointains entre les politiciens, pour éviter la vengeance politique ». De son point de vue, le leader du HVM sollicite l’effectivité de l’Etat de droit pour que personne ne se mette au dessus de la loi. Du côté des conservateurs de la tradition, les notables ont, eux aussi, leur mot à dire sur la mise en place d’une réconciliation durable. « Le Fihavanana ne devrait pas se limiter sur la table. La réconciliation fondée sur la structure traditionnelle répond aux attentes des Malgaches d’instaurer la paix durable. La mise en place d’une société harmonieuse ne dépend pas des avantages politiques », affirme Paul Ramandimbison, président national de l’association des Tangalamena à Madagascar. Élise Nandrasanela
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