Environnement - Les opérateurs de la filière bois pestent


La protection de l’environnement est le mot d’ordre du gouvernement. Toute exploitation des produits de faune et flore est interdite. A peine sortie la note interdisant l’exploitation des produits forestiers, les usagers sont tout de suite informés. « Dans le cadre de l’assainissement des filières des produits forestiers (bois, faune et flore), toute coupe, exploitation, circulation et exportation des dits produits sur le territoire national sont suspendus jusqu’à nouvel ordre », rapporte la note publiée le 29 janvier. Après avoir été mis au courant de la décision prise par le ministère de l’Environ­nement et le Développement Durable, les opérateurs œuvrant dans les filières bois dans la ville de Mahajanga ont manifesté leur mécontentement, hier devant l’Hôtel de ville. Les opérateurs en bois, les vendeurs de charbon, les transporteurs des produits forestiers ainsi que les menuisiers dans la ville des Fleurs se sont réunis pour contester la mise en œuvre de la note. Ces opérateurs ont évoqué leur inquiétude par rapport à la restriction des activités. « Les bois constituent les matières premières très utiles à notre métier. Depuis l’interdiction, mon atelier est fermé. Toutes les commandes sont annulées. Je n’ai plus de sources de revenu pour nourrir mes enfants », explique un père de famille qui est menuisier depuis des années. Les tireurs de charrette, les camionneurs, les fabricants et les vendeurs de charbon ne sont pas, non plus, épargnés. La restriction de l’exploitation n’est pas du tout du goût des opérateurs exploitants de bois, notamment pour ceux qui possèdent un permis régulier délivré par l’autorité compétente dans le district de Mahajanga. « La semaine dernière, quatre camions transportant du charbon ont été interceptés alors que l’attestation de déclaration n’expire que le 31 mars », déplore la porte-parole des fabricants de charbon. Hausse prévisible En marge de la manifestation menée par ces opérateurs, ils ont sollicité, tout d’abord, la rencontre avec les responsables compétents pour négocier l’application de la décision. « La catégorie de bois concernée par la note n’est pas claire. Est-ce qu’il s’agit de tous les bois forestiers ou les bois précieux comme le palissandre ou le bois d’ébène ? », doutent les menuisiers. Face à cette situation, la Direction régionale de l’Environnement dans le district de Mahajanga I éclaircit la situation. « Le ministère de l’Environnement est à pied d’œuvre pour réaliser la politique de l’Etat. La note comme la disposition l’indique consiste à faire un assainissement dans la filière bois. Tous les opérateurs réguliers et ceux qui ne le sont pas sont concernés par la décision jusqu’à preuve de contraire », explique Ihando Andrianjafy, responsable auprès de la Direction régionale de l’Environnement à Mahajanga I. Par contre, l’impact de la note publiée par le ministère n’est pas, pour l’instant palpable parmi les opérateurs à Antananarivo. Les usagers de la capitale figurent parmi les grands consommateurs des produits forestiers, à l’instar du charbon. Les métiers d’ébénisterie et de menuiserie occupent également une grande place dans les activités des artisans. À Andranobevava, les opérateurs vendeurs de meubles et de bois bruts ne prennent pas au sérieux la décision du ministère de l’Environ­nement. « Nous ne vendons pas des produits en bois précieux. Les meubles sont fabriqués en pin. Les matières premières sont en provenance de la société Fanalamanga et non pas dans les forêts protégées par le ministère », explique un gérant d’un magasin de meubles à Andranobebava. En faisant référence à l’effectivité de la décision du ministère, la hausse des produits forestiers est à craindre d’ici peu, entre autres, le charbon et le bois de construction. Élise Nandrasanela
Plus récente Plus ancienne