Ambatondrazaka - Le maire incarcéré avec neuf autres suspects


Le maire de la commune urbaine d'Ambatondrazaka est en détention préventive avec neuf autres personnes depuis mercredi. Ils sont soupçonnés d'exploitation illégale et abusive des marais d'Alaotra, une aire protégée et à la fois, un site Ramsar. Une affaire accablante. Le maire de la ville d'Ambatondrazaka et neuf suspects sont placés sous mandat de dépôt depuis avant-hier. Deux autres individus ont bénéficié d'une liberté sous contrôle judiciaire. Ils ont tous fait l'objet d'une enquête menée depuis septembre 2021 par l'équipe de l'Environnement. Une plainte avait été déposée par la communauté locale (VOI) chargée de la surveillance du Lac Alaotra et ses marais. Cette vaste superficie d'aire protégée, également insérée parmi les sites Ramsar en 2015, est gérée par Durell. Les marais autrefois couverts de roseaux (zetra) ont été détruits et transformés en terrain rizicole. D'après les explications d'une source sûre, l'élu de la commune urbaine locale et son équipe ont commencé leur exploitation vers 2018. Bien avant cela, d'autres villageois participant à cette destruction massive ont déjà été poursuivis et traduits en justice. « Leur verdict est tombé hier [ndlr : mercredi]. Cinq ont été condamnés à cinq ans de prison ferme, une peine assortie d'amendes. Deux autres ont été acquittés », a-t-elle confié. Enquête au fond Les agents de l'Environne­ment ont poussé plus loin leurs investigations. De fil en aiguille, ils ont fini par découvrir le groupe de personnes qui a ravagé plusieurs hectares de marais. L'édile a bel et bien été cité dans ces activités illégales. L'affaire a été passée au juge d'instruction et certains prévenus seront encore soumis à une enquête au fond le 27 janvier prochain. La protection et la surveillance du Lac Alaotra ont été renforcées. « L'accès à cette zone humide et surtout son exploitation étaient toujours interdites, en tant qu'aire protégée. Elle abrite d'autres espèces dont le Bandro ou Hapalemur Alaotrensis. Ces petits lémuriens aquatiques, endémiques de Madagascar et protégés, vivent en permanence dans les marais. Ils pourront disparaître tant qu'on continuera de brûler les roseaux », a expliqué notre confrère local. Selon­ lui,­ un­ nuage ­de fumée­ a ­toujours ­été ­constaté­ tout­ autour­ du­ lac­ ces derniers ­mois.­ La­ population­ riveraine­ était­ en­train de ­raser ­les­«­zetra­» ­avec ­du feu. ­Le­ changement ­climatique­ et ­la­ pression­ démographique­ ont­ eu­ des impacts­ non­ négligeables sur­ la­ production­ et­notamment­ sur ­l'environnement ­à Ambatondrazaka.­
Plus récente Plus ancienne