Ambondromamy - Un massacre évité de justesse au poste de police


Grabuge évité à temps. La vindicte populaire a pendu au bout du nez de deux présumés bandits et la police d’Ambondromamy samedi vers 19h50. Toute une légion de villageois a accouru vers le poste de police suite à l’arrestation de deux individus, supposés auteurs d’un vol à main armée ciblant une boutique Airtel Money. Ce soir-là, une dame responsable de la shop est venue prévenir la police sur un braquage. Selon elle, trente millions d’ariary ont été emportés par les malfaiteurs. Ces derniers auraient pris le large dans le noir sans laisser aucune trace. Revenue avec des éléments des forces de l’ordre pour procéder au constat et au ratissage, « la dame a demandé aux policiers d’arrêter et fouiller deux hommes avec un sac à dos debouts près d’une station-service », raconte le chef de la police judiciaire de Mahajanga, saisi de l’affaire, hier au téléphone. Examinés, l’on a découvert dix millions d’ariary et une hache dans leur sac. Amenés au poste pour enquête, c’était là qu’une foule en furie les a suivis pour leur appliquer d’homme à homme la vindicte populaire. Elle tentait de faire la loi pour ôter leur vie, sans vouloir rien savoir sur eux. Une fois la situation tendue, des éléments de la gendarmerie ont été appelés à intervenir. Peu de temps après, ils sont arrivés en force. Retour au calme Suite à une négociation et une persuasion de plusieurs minutes sur la nécessité de la continuité de l’enquête, la troupe de rebelles a finalement changé d’avis. Elle a quitté les lieux. Les pourparlers se sont déroulés sans incident, indique un officier de la gendarmerie. Aux dernières nouvelles, le calme est déjà revenu dans cette localité où a failli faire parler la poudre. Les deux personnes prises pour des assaillants ont quand même été évacuées vers la capitale de Boeny pour être mis en examen. Des témoins ont également été auditionnés, hier après-midi. Des informations filtrées à l’issue de l’interrogatoire révèlent que : « le samedi soir, ces suspects attendaient leur taxi-brousse pour rentrer à Mampikony quand la police venait les arrêter ». Mitraillés de questions, ils ignoreraient pourtant leurs accusations. « Ce soir-là, nous venons d’acheter des bœufs à Ambondromamy qu’on rendait tôt dans la journée vers Mampikony. A propos de la hache, nous prenons toujours l’habitude d’en porter à la campagne », c’est ce qui a été rédigé dans leur procès-verbal. Ils ont été déférés au parquet hier, d’après les informations de la police judiciaire. L’enquête sur le supposé braquage est ouverte.  
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